Evaluation d'une population de poissons à dimension fractale : le cas de la population d'anguille européenne (ASEEL)
Auteur / Autrice : | Mathilde Benezech |
Direction : | Hilaire Drouineau |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Écologie évolutive, fonctionnelle et des communautés |
Date : | Inscription en doctorat le 04/10/2022 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences et Environnements (Talence, Gironde ; 1999-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : EABX - Écosystèmes aquatiques et changements globaux |
Equipe de recherche : FREEMA - Fonctionnement et Restauration des Ecosystèmes Estuariens et des populations de Migrateurs Amphihalins |
Mots clés
Résumé
L'anguille européenne est une espèce à large aire de répartition (de la Norvège jusqu'au Maroc), partageant son cycle entre phase de croissance en eau continentale et reproduction en mer des Sargasses. Cette espèce est panmictique : si les bassins versants constituent des sous-unités de fonctionnement indépendantes pendant la phase de croissance, elles se mélangent au moment de la reproduction, il y a donc bien une unique population. Depuis les années 1980, on observe un déclin rapide de cette espèce, visible par la chute du recrutement (i.e. arrivée de civelles, 1er stade continental de l'anguille). La cause est multifactorielle (surpêche, contamination, modification des habitats, parasites, changement climatique) et l'anguille est aujourd'hui en danger critique d'extinction selon l'UICN. En 2007, l'Union Européenne a promulgué un règlement imposant à chaque État Membre la mise en place de plans de gestion anguilles pour diminuer les mortalités anthropiques au sein de régions appelées « unités de gestions anguilles » (UGA). La complexité du cycle de l'anguille, et notamment sa large aire de répartition, pose des problèmes particuliers pour l'étude et la gestion de cette population. Il est notamment difficile d'utiliser les observations acquises localement pour quantifier l'évolution de la population à l'échelle globale. Il est encore plus difficile de quantifier l'impact de pressions anthropiques locales sur la dynamique globale de la population. Le Working Group on Eels du Conseil International pour l'Exploration de la Mer (CIEM), qui effectue chaque année une expertise pour la Commission Européenne sur l'état de la population, dispose de peu d'éléments pour établir un diagnostic. Il se base principalement sur le recrutement et ne dispose pas de points de références biologiques. Dans ce contexte, le CIEM a récemment établi une feuille de route pour améliorer la qualité des données et développer de nouveaux outils pour évaluer le stock. Dans ce cadre, cette thèse vise à étudier le fonctionnement de cette population afin de proposer des outils d'aide à la décision. Tout d'abord, le projet s'appuiera sur les travaux existants sur le recrutement pour proposer des points de référence. L'idée sera ici d'inverser l'approche halieutique classique en inférant la biomasse féconde qui a pu générer les recrutements observés. Dans un second temps, un modèle sera développer, en s'appuyant sur le projet Interreg Sudoang (SUDOE V), pour comparer les tendances temporelles de croissance et de mortalité dans les UGA du sud-ouest de l'Europe au cours de la phase continentale. Cela permettra d'étudier les synchronismes entre UGA et de fournir des éléments nouveaux sur la phase de croissance. Un dernier volet visera lui à explorer la robustesse de différents scénarios de gestion aux sources d'incertitude affectant les données et le fonctionnement de la dynamique des populations dans le cadre d'une approche de « Management Strategy Evaluation ».