La responsabilité parentale en droit de la famille. L’émergence d’une notion nouvelle ?
Auteur / Autrice : | Steeven Nguema makan |
Direction : | Sophie Paricard |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit |
Date : | Inscription en doctorat le 20/09/2022 |
Etablissement(s) : | Université Toulouse Capitole |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Droit et Science Politique (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : IDP - Institut de Droit Privé |
Mots clés
Résumé
La responsabilité parentale en tant que notion juridique fait son apparition en droit international privé à travers les conventions internationales à l'exemple de la Convention de la Haye de 1993. Pendant que les textes du droit international privé relatifs à la famille montrent une véritable propension à l'emploi du terme de « responsabilité parentale » pour parler des rapports entre parents et enfant ainsi qu'aux diverses exigences légales s'y rattachant, au niveau du droit interne, le législateur français reste attaché à la notion classique « d'autorité parentale ». L'autorité parentale en droit français a été introduite par la loi du 4 juin 1970 en remplacement de « l'autorité paternelle » elle-même ayant remplacé la notion de « patria potestas » du droit Romain. L'autorité parentale et a été valorisée une fois de plus par la réforme du 4 mars 2002 et reste jusqu'à présent le terme légal usité lorsque les droits parentaux sont abordés bien que le terme de responsabilité parentale soit déjà présent dans le code de l'action social, dans plusieurs doctrines ainsi que dans la plupart des débats autour du développement de la société et de la politique familiale. Il pourrait se laisser penser que le nouveau concept de responsabilité parentale soit différente de celle de la notion d'autorité parentale définie à l'article 371-1 du code civil comme « un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l'intérêt de l'enfant. La finalité de l'autorité parentale est donc d'assurer le développement de l'enfant avec pour primauté son intérêt supérieur. Mais en réalité, la recommandation de 1984 comme le Règlement de Bruxelles II bis et celui de Bruxelles II ter donnent une définition de la « notion » de responsabilité parentale qui ne semble pas, a priori, bouleverser ou nuancer celle concernant l'autorité parentale puisqu'elle concerne à la fois la protection de la personne de l'enfant et l'administration de ses biens. En effet, les responsabilités parentales sont définies comme « l'ensemble des pouvoirs et devoirs destinés à assurer le bien-être moral et matériel de l'enfant, notamment en prenant soin de la personne de l'enfant, en maintenant les relations personnelles avec lui, en assurant son éducation, son entretien, sa représentation légale et l'administration de ses biens ». Avec les mutations familiales et les changements de paradigmes sociaux, le nouveau concept de responsabilité parentale tel qu'il a émergé dans le droit international est en train de se frayer une place importante dans le débat politique, social et familial français. La mise en avant de la responsabilisation des parents comme cela est une des vocations du concept de la responsabilité parentale participerait dans une mesure à la super promotion des droits de l'enfant ce qui ne serait pas fâcheux au regard de la modernité de la société, de ses enjeux et du droit contemporain en revanche très limitatif des prérogatives parentales. Il devient très commun dans les discours aussi bien des profanes que des professionnels de voir opposer la notion d'autorité parentale au concept émergent de la responsabilité parentale. D'ailleurs le législateur, a notamment pu être interpellé sur l'opportunité de remplacer, dans le code civil la notion « d'autorité parentale » par celle de « responsabilité parentale ». Cependant, la valorisation du nouveau concept de responsabilité parentale s'apparenterait en même temps à une fragilisation des droits parentaux et à l'autonomie parentale dont le principe « d'autorité parentale » reste le garant. La responsabilité parentale culpabiliserait les parents dans leur autorité et les déposséderait de toute leur « AUTORITÉ ». Aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni ou même dans certains États de l'union européenne comme la république Tchèque, ou la Belgique pour ne citer que ces pays, il est fréquent de renvoyer la responsabilité d'un certain nombre de problèmes sociaux à la famille, dans le but est de rappeler aux parents leur responsabilité en matière de cohésion sociale. D'ailleurs dans ces pays, la notion de responsabilité parentale est celle qui résume le mieux l'environnement parent-enfant et qui est utilisée dans les textes pour définir ce que le droit français appelle « autorité parentale. Il ne serait donc pas trivial de se pencher un tant soit peu sur l'appréhension de l'idée d'« autorité parentale » et de « responsabilité parentale en ce qui concerne les relations entre les parents et les enfants dans l'environnement juridico social contemporain en dressant une sorte d'alerte quant à ce concept émergent.