Épitaxie et caractérisation d'hétérostructures de dichalcogénures de métaux de transition pour dispositifs tunnel
Auteur / Autrice : | Corentin Sthioul |
Direction : | Xavier Wallart |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Electronique, microélectronique, nanoélectronique et micro-ondes |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2022 |
Etablissement(s) : | Université de Lille (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | ENGSYS Sciences de l'ingénierie et des systèmes |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut d'Electronique, de Microélectronique et de Nanotechnologie |
Mots clés
Résumé
Les matériaux bidimensionnels (2DM) offrent des propriétés uniques principalement liées à leur structure cristallographique composée de couches faiblement couplées constituées de quelques plans atomiques (1 à 4) dans lesquels les atomes sont liés de manière covalente. Cette structure particulière entraîne l'absence de liaisons pendantes en surface et permet donc la formation d'hétérostructures qui ne nécessitent pas d'adaptation de paramètre de maille et rend possible une intégration sans contrainte. Parmi les 2DMs, les dichalcogénures de métaux de transition (TMDs) de formule MX2 (M=atome métallique, X=S, Se ou Te) sont particulièrement intéressants car, contrairement au graphène, ils présentent des bandes interdites significatives dans la gamme de 0,5 à 2 eV et une variété d'alignements de bandes. Ces propriétés font des TMDs des candidats prometteurs pour de nombreuses applications, notamment la spintronique, le grappillage d'énergie, les sources quantiques et les dispositifs électroniques. Dans ce travail, nous nous concentrerons sur les dispositifs à effet tunnel (TDs) interbandes, qui ne souffrent pas des limitations dues à l'activation thermique des porteurs de charge et peuvent conduire à une résistance différentielle négative (NDR), caractéristique unique et différenciatrice pour le développement, par exemple, de sources et de détecteurs haute fréquence. Des résultats prometteurs ont été obtenus récemment mais sur des dispositifs fabriqués à partir de couches ou de flocons exfoliés ou transférés. Ces derniers, d'une taille de quelques μm2, posent d'importants problèmes concernant l'intégrité de l'interface, l'alignement rotationnel précis entre les couches successives et la fiabilité du processus. Le doctorat proposé vise à répondre à ces questions en étudiant la croissance de couches et d'hétérostructures de TMDs à base de sélénium en utilisant l'épitaxie par jets moléculaires (MBE) grâce à une nouvelle machine récemment mise en service dans la salle blanche de l'IEMN. La croissance suivra soit l'approche MBE standard, soit une approche plus innovante basée sur la décomposition de précurseurs à source unique, contenant à la fois des atomes de sélénium et de métal, à la surface. Dans un premier temps, un accent particulier sera mis sur la qualité cristalline des couches et interfaces obtenues en fonction des conditions de croissance. À cette fin, elles seront caractérisées de manière approfondie afin d'évaluer : i) leur morphologie par microscopie à force atomique (AFM) et microscopie électronique à balayage (SEM) ; ii) leur cristallographie et leur caractère 2D par spectroscopie Raman, diffraction d'électrons et de rayons X (XRD) et iii) leurs propriétés électroniques par spectroscopies électroniques X et UV (XPS/UPS). Toutes les techniques susmentionnées sont entièrement disponibles à l'IEMN. Des caractérisations complémentaires, notamment la microscopie à effet tunnel (STM) et la microscopie électronique à transmission (TEM), seront également disponibles si nécessaire. Dans un deuxième temps, les meilleures couches et hétérostructures obtenues seront processées pour effectuer une caractérisation électrique et évaluer leurs potentialités pour les dispositifs à effet tunnel. Cette étude fait partie du projet Tunne2D récemment financé par l'ANR et lancé en janvier 2022,qui vise la fabrication de dispositifs à effet tunnel utilisant des semi-conducteurs TMD. Le doctorat offrira au candidat l'opportunité de collaborer avec les partenaires de ce projet, à savoir CINTRA (Singapour), le C2N (France) et le C2PM (France). Le travail sera effectué dans la centrale de micro et nano fabrication et dans la plateforme de caractérisation multi physique du Laboratoire central de l'IEMN. Le candidat devra être lauréat d'un master en physique ou en science des matériaux, ou avoir un diplôme d'ingénieur dans ces domaines. Il/elle doit avoir une solide expérience en physique du solide, et une forte motivation pour travailler dans un environnement de recherche. Étant donné la nature collaborative du projet, l'autonomie et les compétences en communication sont également attendues.