Pratiques poétiques situées. Soucis des terres et des langues de l'attachement dans la poésie sur et depuis les ruralités aujourd'hui. (français, occitan, corse, espagnol, catalan)
Auteur / Autrice : | Magali Tritto |
Direction : | Henri Garric, Jean-François Courouau |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Littérature comparée |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2022 |
Etablissement(s) : | Dijon, Université Bourgogne Europe |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, Communication, Langues, Arts (Dijon ; Besançon ; 2017-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Pluridisciplinaire Textes et Cultures |
Equipe de recherche : Centre Pluridisciplinaire Textes et Cultures |
Résumé
A partir du dialogue établi entre des recueils poétiques écrits par plusieurs femmes, françaises (Estello Ceccarini, Sonia Moretti, Laetitia Gaudefroy Colombot, Aurélie Olivier) et espagnoles (Maria Sanchez Rodriguez, Maria Dolors Millat Llusà), ce travail cherche à interroger la poésie qui s'écrit depuis et à propos des espaces ruraux en France et en Espagne, la plupart du temps dans de petites maisons d'édition indépendantes, notamment en ce qui concerne les recueils écrits en langues minoritaires (corse, occitan, catalan). Que disent des femmes de la mémoire des espaces qui leur sont chers et de leur arpentage, réel et poétique ? Des écritures du vécu, de l'intime, de femmes, viennent irriguer d'une nouvelle façon la littérature del campo, de l'enracinement, qu'une certaine idéologie a qualifiée de régionale, du terroir et nous invitent à réinterpréter autrement les attaches à des sols. Les poèmes hybrident l'autobiographie, le journal, la note, avec l'imagination héritée et la création pour partager une parole qui creuse la mémoire et s'efforce de cultiver de multiples liens fragilisés : lieux, des expériences, des langues écartés se dessinent devant les yeux des lecteurs. A l'heure de la globalisation, des délocalisations, de l'urbanisation des sociétés, de la disparition de langues et de savoirs et de l'effondrement de la biodiversité, une poésie de la transmission nous invite à interroger ce à quoi nous tenons, nos usages et représentations des espaces ruraux et des langues vernaculaires. Ce travail d'anthropologie de la littérature s'intéresse aux prolongements de ces pratiques de poésie liées aux ruralités permis par les acteurs et actrices du monde du livre (éditeur-ices, librairies, lecteur-ices, critiques..) pour interroger les fonctions données à la poésie aujourd'hui en France et en Espagne.