Thèse en cours

Caractérisation d'une nouvelle sous-unité de l'ATP synthase plastidiale chez les microalgues, des mécanismes moléculaires au succès évolutif.

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Mathias Penot - Raquin
Direction : Chris BowlerRichard Dorrell
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2022
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences du Végétal : du gène à l'écosystème
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de biologie de l'École normale supérieure (Paris ; 2010-....)
Equipe de recherche : Génomique des Plantes et Diatomées
référent : Faculté des sciences d'Orsay

Résumé

FR  |  
EN

Les organismes phytoplanctoniques sont à la base du fonctionnement des écosystèmes aquatiques et participent aux cycles biogéochimiques à l'échelle mondiale. Ces microorganismes sont majoritairement unicellulaires et ont un métabolisme photoautotrophe qui reposent notamment sur le fonctionnement de leur(s) chloroplaste(s). Au sein des communautés phytoplanctoniques, les microalgues possédant un chloroplaste issu de l'endosymbiose secondaire (ou plus) d'une algue rouge ont un rôle prédominant. Ces organismes sont extrêmement hétérogènes d'un point de vue taxonomique, et il a été montré que le protéome de leur chloroplaste est une véritable mosaïque modelée par de nombreux échanges horizontaux de gènes qui ont pu avoir eu lieu au cours de divers évènements endosymbiotiques successifs. Ainsi, ces gènes acquis horizontalement pourraient être à l'origine du succès écologique et évolutif de ces microalgues portant un chloroplaste secondaire rouge. On compte parmi ces exemples un homologue distant de la sous-unité alpha de l'ATP synthase plastidiale, retrouvée chez les microalgues mais absente chez les plantes, les cyanobactéries et le algues rouges à chloroplaste primaire. Cette protéine et son gène codant sont ainsi des objets d'études prometteurs pour comprendre l'interaction entre l'évolution des microalgues marines, la physiologie de leur chloroplaste et leurs adaptations environnementales. L'objectif ce cette thèse est d'explorer les trois questions suivantes : quelles sont les fonctions biologiques de cette protéine ? Pourquoi son gène codant a-t-il été conservé chez les microalgues ? Comment les transferts horizontaux de gènes peuvent-ils expliquer le succès écologique et évolutif des organismes phytoplanctoniques ? Ce projet de thèse tentera de répondre à ces questions dans une approche transdisciplinaire, à travers l'étude de la biologie du phytoplancton de l'échelle moléculaire à l'échelle environnementale. Il combine des approches moléculaires et physiologiques ainsi que des études phylogénétiques et biogéographiques pour permettre une compréhension holistique des phénomènes biologiques en jeu. Le travail expérimental portera principalement sur la diatomée modèle Phaeodactylum tricornutum. Il s'agira de déterminer les fonctions biologiques de cette protéine chez cet organisme, les mécanismes moléculaires qui permettent ces fonctions, et les avantages adaptatifs qu'elle fournit. Ce travail impliquera l'étude de la physiologie de mutants pour ce gène, l'analyse biochimique de la protéine purifiée, et l'inspection de leur localisation cellulaire et de leurs profils d'expression au sein d'autres groupes de microalgues par des approches bioinformatiques. Un aspect complémentaire de ce travail consistera en l'identification des gènes associés aux chloroplastes secondaires rouges et possédant le même chemin évolutif que le gène étudié, et d'estimer l'influence qu'ils peuvent avoir sur les niches écologiques des organismes phytoplanctoniques en utilisant les jeux de données issus des campagnes Tara Ocean.