Formes et fonctions des habitats groupés du haut Moyen Âge (Ve-XIe siècles) entre Loire et Saône
Auteur / Autrice : | Antoine Guicheteau |
Direction : | Pierre Nouvel, Laurent Schneider |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Archéologie |
Date : | Inscription en doctorat le 14/11/2022 |
Etablissement(s) : | Bourgogne Franche-Comté |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps (Dijon ; Besançon ; 2017-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : ARchéologie, TErre, HIstoire, Sociétés |
établissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-....) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La multiplication des données, engendrée par le développement de l'archéologie ces dernières décennies, a permis un profond renouvellement des connaissances sur les habitats groupés du haut Moyen Âge, mettant en évidence des formes de peuplement inédites ou minoritaires durant l'Antiquité. En effet, plusieurs dizaines de sites occupés durant l'Antiquité tardive et le haut Moyen Âge, du début du Ve siècle jusqu'aux premières années du XIe siècle, ont bénéficié en Bourgogne d'études récentes, qu'il est possible de corréler avec des données anciennes. Le territoire situé entre Loire et Saône fournit un corpus cohérent, concerné depuis les années 1990 par de grands décapages opérés dans le cadre de l'archéologie préventive, comme l'opération de « L'Ermitage » à Coulanges-lès-Nevers dans la Nièvre en 2019. Ces résultats sont aujourd'hui complétés par la multiplication des interventions en contexte villageois, longtemps cantonnées au pied des églises, mais portant désormais sur d'autres secteurs anciens en cur de bourg, comme c'est le cas du village de potiers de Sevrey en Saône-et-Loire. Par ailleurs, l'étude des sites de hauteur, réalisée dans le cadre de l'archéologie programmée et désormais bien développée, permet d'appréhender de véritables agglomérations perchées, à l'instar des recherches en cours sur l'ancien chef-lieu de pagus de « La Montagne de Saint-Laurent » à Mesmont en Côte-d'Or. La diversité des dynamiques topographiques à l'uvre durant le haut Moyen Âge est ainsi à souligner, de même que l'influence des élites et de l'Église dans les processus de rassemblement des hommes et de fixité de l'habitat. L'organisation interne des sites et les formes de l'habitat peuvent être appréhendées sur de plus larges superficies. La place importante de l'artisanat constatée dans certains sites révèle sans doute un rôle économique particulier. C'est le cas des agglomérations potières au sud de Chalon-sur-Saône, mais d'autres activités spécifiques doivent être signalées comme le travail du fer, essentiellement la forge, ou encore les artisanats du verre ou de la pierre, souvent mis en uvre dans le cadre de chantiers de construction. Cela étant, la part des activités agro-pastorales ne doit pas être sous-estimée. Une fonction de stockage des productions agricoles est sans doute à envisager comme le suggèrent les découvertes de zones d'ensilage ou de nombreux greniers dans plusieurs sites. Le rôle des habitats groupés dans la diffusion des productions artisanales et agricoles et plus généralement leur place dans les circuits d'approvisionnement sont importants, comme le suggèrent plusieurs mentions de marchés dans les sources textuelles et la présence d'ateliers monétaires, notamment à l'époque mérovingienne. Nombre de sites sont mentionnés dans les sources écrites, comme chefs-lieux de pagus, d'ager ou de fines et parfois qualifiés successivement d'oppidum, vicus, castrum ou villa. Ils participent donc pleinement au maillage du territoire et plusieurs d'entre eux à la genèse du réseau paroissial. L'enquête permet d'interroger plus largement les notions de réseaux et d'échelles, puisqu'il s'agit de déterminer la ou les places des habitats groupés dans les trames viaires et de peuplement mais aussi dans les rapports économiques, sociaux et politiques du haut Moyen Âge.