Pour une sociologie des institutions de l'économie du partage : une comparaison France États-Unis

For a sociology of the institutions of the sharing economy : a comparison between France and the United States

• Auteur / Autrice : Anne-Pauline De cler
• Direction : Isabelle Berrebi hoffmann
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Sciences humaines et humanités nouvelles spécialité Sociologie
• Date : Inscription en doctorat le 01/10/2022
• Etablissement(s) : Paris, CNAM
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Abbé Grégoire
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Lise - Laboratoire interdisciplinaire de sociologie économique

Mots clés

Mots clés libres

Économie du partage

Communs

Travail

Alternative

Institutions

Sociologie économique

Sharing economy

Commons

Labour

Alternative

Institutions

Economic sociology

Résumé

Cette thèse a pour objet l'institutionnalisation et les institutions de l'économie du partage, dont les référents sont variés et en mouvement, échappant donc encore à une étude empirique et conceptuelle approfondie. Les deux dernières décennies connaissent un essor de nouvelles formes de travail, de production et de consommation lié mais non réductible au développement d'internet et des technologies digitales, allant dans deux directions inverses. D'un côté, les plateformes numériques propriétaires ont rendu possible une marchandisation accrue du quotidien ainsi qu'un approfondissement de la division du travail jusqu'à la micro-tâche ; signes d'un hypercapitalisme et de la précarité qui l'accompagne. De l'autre, un mouvement de relocalisation, de coopération et de retour vers l'auto-production se développe autour des communs et des plateformes coopératives. L'État se saisit de ces expérimentations de façons diverses dans le monde, donnant lieu à de nouvelles normes et statuts juridiques, soit à des institutions excédant souvent l'échelle communautaire ou locale. Cette thèse se propose d'étudier ce mouvement macrosocial d'institutionnalisation de l'économie du partage dans lequel est impliqué l'État, en comparant les écosystèmes de l'économie du partage dans le secteur de l'alimentation en France et aux États-Unis. L'objectif est de comprendre les conditions de viabilité de ces institutions à grande échelle, ainsi que la nature et la dynamique du travail et des rapports sociaux qui les constituent. Une première phase exploratoire servira à délimiter les terrains d'enquête, dans lesquels seront menés recherches sur archives, entretiens semi-directifs et observations participantes, auprès des acteurs publics et travailleurs participant à la construction de cette nouvelle économie.

The object of this thesis is the institutionalisation and institutions of the sharing economy, whose referents are various and in motion, thus yet escaping an in-depth empirical and conceptual study. The past two decades have seen a boom in new forms of labour, production and consumption that is linked but not reducible to the development of the internet and digital technologies, and goes in two opposite directions. On the one hand, proprietary digital platforms have made possible an expanded commodification of everyday life as well as a deepening of the division of labour down to micro-tasking, both signs of a hypercapitalism and the precariousness that comes with it. On the other hand, a movement of relocation, cooperation and a return to self-production is developing around the commons and cooperative platforms. The State seizes these experiments in various ways throughout the world, giving rise to new norms and legal statuses, or institutions that often go beyond the community or local scale. This thesis aims to study this macro-social movement of institutionalisation of the sharing economy in which the State is involved, by comparing the ecosystems of the sharing economy in the food sector in France and in the United States. The objective is to understand the viability conditions of these institutions on a large scale, as well as the nature and dynamics of the labour and social relations that constitute them. A preliminary exploratory phase will serve to delimit the fields of inquiry, in which research on archives, semi-structures interviews and participant observations will be carried out, with public actors and workers participating in the construction of this new economy.