Thèse soutenue

Quand les PLU(i) régulent la pluie : évaluation du potentiel des Plans Locaux d'Urbanisme pour intégrer la gestion des eaux pluviales à la source : le cas de Nantes Métropole

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Saray Valentina Chavez Colmenares
Direction : Nathalie MolinesKatia Chancibault
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Urbanisme, Aménagement et Transports : Laboratoire Avenues - (EA-7284)
Date : Soutenance le 26/11/2024
Etablissement(s) : Compiègne
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences pour l'ingénieur (Compiègne)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : AVENUES / AVENUES

Résumé

FR  |  
EN

La gestion des eaux pluviales à la source vise en priorité à infiltrer l’eau de pluie là où elle tombe. Lorsque l’infiltration est impossible, elle privilégie le stockage temporaire et une restitution régulée dans le réseau d’assainissement afin d’éviter toute surcharge. Cette approche, notamment via les solutions fondées sur la nature, constitue une stratégie clé d’adaptation au changement climatique et de lutte contre l’imperméabilisation croissante des sols, qui limite l’infiltration, accentue le ruissellement et réduit la recharge des nappes phréatiques. Les Plans Locaux d’Urbanisme (PLU(i)), qui encadrent l’occupation des sols, peuvent traduire ces principes en règles opérationnelles. Celles-ci peuvent imposer ou encourager l’infiltration, le stockage, la dépollution, le maintien des surfaces végétalisées ou encore la désimperméabilisation des sols. Les collectivités disposent de plusieurs leviers pour formuler les règles d’urbanisme, variant entre approches qualitatives ou quantitatives et degrés normatifs (permissifs ou impératifs). Toutefois, il n’existe pas de méthode formelle pour évaluer la traduction efficace de la gestion à la source en règles opérationnelles et anticiper leurs effets, même si le droit impose des évaluations des PLU(i) en matière de protection de l’environnement. Cette thèse transdisciplinaire explore cette problématique à travers l’étude du Plan Local d’Urbanisme métropolitain (PLUm) de Nantes Métropole. Elle repose sur une approche mixte combinant ateliers participatifs, entretiens, analyses de contenu, étude systématique d’archives et modélisation spatiale SIG. Sur le plan théorique, la thèse éclaire le processus de création et d’application des règles d’urbanisme. Elle met en évidence le rôle des règles quantitatives, qui fixent des critères précis garantissant clarté et prévisibilité, et des règles qualitatives, plus souples, qui offrent une marge d’adaptation contextuelle mais introduisent une variabilité d’interprétation. Pour limiter ces écarts, le PLUm de Nantes Métropole se distingue par une rigueur réglementaire encadrant cette flexibilité afin d’assurer une gestion minimale des eaux pluviales sur l’ensemble du territoire. Néanmoins, cette régulation stricte ne supprime pas toutes les incertitudes : la mise en œuvre des solutions dépend fortement des contextes locaux (conditions des terrains, ajustements politiques ou financiers, visions urbanistiques...) confirmant la nature indéterministe des règles. Sur le plan méthodologique et opérationnel, la thèse développe une méthode d’évaluation ex ante pour analyser le potentiel réglementaire des PLU(i) vis-à-vis de 23 solutions de gestion des eaux pluviales. Selon cette méthode, le PLUm de Nantes Métropole offre un cadre favorable à de nombreuses solutions, même si certaines d'entre elles bénéficient d’un potentiel plus limité. Les résultats confirment l’intérêt d’une évaluation préalable des règles, car leur combinaison peut générer des effets spatiaux cumulatifs inattendus. Enfin, des pistes d’amélioration de la méthode d’évaluation sont proposées. Celle-ci pourrait également être transposable à d’autres thématiques et territoires.