Thèse en cours

Étude de la bactérie Cupriavidus necator pour une application spatiale en support vie : recyclage des déchets, alimentation et biopolymères

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AttentionLa soutenance a eu lieu le 13/06/2025. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Pierre Joris
Direction : Nathalie Gorret
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Ingénieries microbienne et enzymatique
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 13/06/2025
Etablissement(s) : Université de Toulouse (2023-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences écologiques, vétérinaires, agronomiques et bioingénieries
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : TBI - Toulouse Biotechnology Institute, Bio & Chemical Engineering
Equipe de recherche : FAME - Fermentation Avancée et Génie Microbien
établissement délivrant conjointement le doctorat : Toulouse, INSA
Jury : Président / Présidente : Véronique Pallet
Examinateurs / Examinatrices : Nathalie Gorret, Catherine Béal, Maeva Subileau, Alexis Paillet
Rapporteurs / Rapporteuses : Catherine Béal, Maeva Subileau

Résumé

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Selon le Groupe international de coordination de l'exploration spatiale, l'exploration humaine de l'espace passe à la vitesse supérieure. L'objectif final est d'envoyer des humains sur Mars avant 2050. En raison des distances à parcourir et de la durée du vol, les réapprovisionnements seront fortement limités. Le système de survie des astronautes doit être capable de maintenir des conditions favorables aux humains en convertissant continuellement les déchets en composés d'intérêt tels que les protéines d'organismes unicellulaires (POU) et les polyhydroxyalcanoates (PHA). Deux flux de déchets et un micro-organisme ont été identifiés : l'urée provenant de l'urine de l'équipage, les acides gras volatils (AGV) provenant d'une première étape de digestion anaérobie des déchets et la bactérie Cupriavidus necator (C. necator). L'objectif de ce travail était de démontrer la faisabilité de la production de POU et de PHA à partir d'AGV et d'urée pour une application spatiale. La meilleure souche de C. necator pour cette application a été sélectionnée et caractérisée parmi cinq souches de type sauvage. Les systèmes de survie fonctionnant en boucle, des expériences de culture continue ont été choisies et l'effet du taux de dilution et des sources de carbone sur la composition de la biomasse a été étudié. Cette approche macroscopique a été combinée à des analyses moléculaires et à l'échelle de la cellule unique grâce à la protéomique et à la cytométrie de flux. Enfin, la respiration anaérobie au nitrate de C. necator a été caractérisée afin de réduire significativement sa consommation d'oxygène. Deux criblages de souches basés sur l'activité uréolytique, la respiration anaérobie et la composition de la biomasse ont été réalisés, et la souche de type sauvage CECT 4623 a été sélectionnée. La transformation totale de la source de carbone et d'azote en biomasse avec un mélange de SCP et de PHA a été montré en chemostats. Indépendamment de la source de carbone et en limitation de carbone, la teneur en protéines a augmenté (de 55,0 %CDW à 78 %CDW) avec un taux de dilution décroissant, tandis que les acides nucléiques et les PHA ont diminué (de 8,8 %CDW à 4,8 %CDW et de 9,8 %CDW à 0,6 %CDW respectivement). Dans ces conditions, l'acide acétique a conduit à la meilleure composition de la biomasse, tandis que l'acide propionique a induit une plus grande accumulation d'acides nucléiques et une teneur en protéine moindre. La cytométrie en flux a révélé la présence d'hétérogénéités, tandis que la protéomique a montré l'adaptation du métabolisme et du phénotype de C. necator à la source de carbone. Enfin, pour limiter l'apport en oxygène de nos cultures l'utilisation des nitrates a été étudiée. Les meilleures conditions pour la respiration du nitrate se sont avérées être les suivantes : pH = 7,5 en anaérobiose avec un métabolisme produisant du PHB. Ensuite, la biomasse dans les cultures continues était composée d'un mélange de protéines et de PHA (environ 1/3 %CDW et 2/3 %CDW respectivement) quelles que soient les conditions nutritionnelles appliquées, ce qui démontre la possibilité de se passer d'oxygène.