Les résidences secondaires et l'action publique au défi du maintien de la vie locale à l'année dans les communes-supports de stations : Approche géographique des empreintes habitantes dans les espaces alpins à forte intensité touristique saisonnière en France, Suisse, Italie, Autriche et Slovénie
Auteur / Autrice : | Quentin Benoît Guillaume Drouet |
Direction : | Lionel Laslaz, Christophe Gauchon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Soutenance le 20/11/2024 |
Etablissement(s) : | Chambéry |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale cultures, sociétés, territoires (Chambéry ; 2021-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Environnements, dynamiques et territoires de la montagne (Le Bourget du Lac, Savoie ; 2003-....) |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Duhamel |
Examinateurs / Examinatrices : Magali Talandier, Didier Vye, Guilhem Boulay, Stéphane Nahrath, Marie Wozniak | |
Rapporteur / Rapporteuse : Magali Talandier, Didier Vye |
Résumé
De nombreuses communes-supports de stations alpines caractérisées par un fort taux de résidents secondaires font valoir un enjeu public émergent en faveur du maintien d'une population résidente à l'année. La pression immobilière qui s'est accélérée depuis la crise sanitaire de la COVID-19 s'accompagne d'une baisse démographique dans certaines communes alors que le développement des résidences secondaires se poursuit. Dans le viseur des pouvoirs publics, les résidences secondaires sont mises au double défi de contribuer à la performance touristique des stations sans entraver l'accès à la résidence principale pour les populations permanentes.Les retombées positives et négatives des résidences secondaires sur le plan social, environnemental et économique ont beaucoup été étudiées, mais les connaissances permettant de modérer les effets concurrentiels sur le logement permanent et de préserver une population résidente à l'année dans les destinations touristiques de montagne restent limitées. Afin d'apporter un éclairage aux politiques publiques, la thèse étudie dans quelle mesure les usages des résidences secondaires et l'action publique peuvent contribuer à la vie locale à l'année dans les communes-supports de stations soumises à une forte intensité touristique saisonnière. Riches de diversité culturelle, législative et d'initiatives publiques, les Alpes sont une région privilégiée pour interroger la géographie de la vie locale à l'année dans les espaces touristiques. La recherche est menée dans huit communes-supports de stations en France (Les Deux Alpes, Les Belleville, Montvalezan, La Clusaz), en Suisse (Nendaz), en Italie (Badia/Abtei), en Autriche (Kitzbühel) et en Slovénie (Kranjska Gora), en s'intéressant également aux interactions avec les espaces voisins ou plus éloignés.Les difficultés de recensement démographique constatées dans les espaces touristiques témoignent de pratiques de l'habiter complexes à appréhender avec notamment le phénomène de la multi-résidentialité. La thèse développe une approche géographique des empreintes habitantes dans les communes-supports de stations alpines à l'aide d'indicateurs allant au-delà du statut administratif des résidents, de l'antériorité et de la présence des individus dans les communes étudiées. Cette approche est alimentée par des enquêtes auprès de résidents (1181 répondants) et 119 entretiens avec des acteurs des territoires. Les usages résidentiels évolutifs et les différentes relations des résidents aux espaces vécus nous invitent à déconstruire le paradigme binaire distinguant les résidents permanents et secondaires souvent adopté par les pouvoirs publics. Parallèlement, la thèse interroge le rôle de l'action publique dans l'équilibre entre le développement touristique et le lieu de vie à l'année. Les effets produits par les régulations des résidences secondaires et la politique de soutien à la résidence principale sont examinés. La capacité de l'action publique est remise en perspective de multiples facteurs susceptibles d'interagir avec les dynamiques de vie locale à l'année. Ces dynamiques résultent notamment de systèmes productivo-résidentiels complexes qui fonctionnent en intermittence avec l'intensité touristique saisonnière.Ces travaux permettent d'identifier plusieurs modèles de dynamiques de vie locale à l'année dominantes pour lesquels sont proposées des réponses publiques systémiques. Dans certains cas, les échelles d'intervention de l'action publique sont à renégocier avec les espaces de vie des résidents.