Les violences intrafamiliales dans le monde romain (Ve siècle av. J.-C. - début du IIIe siècle ap. J.-C.), approche anthropologique

Intrafamily violence in the Roman world (5th century BC - early 3rd century AD), anthropological approach

• Auteur / Autrice : Aurélie Larcher
• Direction : Nicolas Mathieu
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Histoire
• Date : Inscription en doctorat le 15/09/2022
• Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Universitaire Histoire Culture(s) Italie Europe

Mots clés

Mots clés libres

Violences intrafamiliales

Famille

Vulnérabilité

Parenté

Victime

Genre

Domestic Violence

Family

Vulnerability

Kinship

Victim

Gender

Résumé

Les violences intrafamiliales constituent un objet historique à part entière que l'enquête tente de circonscrire pour le monde romain dans une perspective systémique de la famille romaine. L'approche diachronique envisage de saisir l'évolution des normes juridiques qui encadrent les transgressions de l'ordre familial du Ve siècle av. J.-C. au début du IIIe siècle ap. J.-C. À la croisée de la conflictualité familiale et des violences interpersonnelles qui les subsument, les violences en famille sont un champ de recherche autonome dont ce travail montre les spécificités. L'approche de l'anthropologie historique tente de déterminer une catégorisation normative de ces violences, identifiées et caractérisées grâce aux logiques émiques et étiques. Ces critères permettent d'établir une typologie des violences structurales du détenteur de la potestas ou de la manus et des subversions qui déstabilisent la concordia familiale, en fonction des différentes configurations de l'interrelation en jeu. La distension des liens de parenté en contexte conflictogène met en scène la relation entre l'auteur des violences et la victime, dont la vulnérabilité et l'agentivité sont questionnées. Pour mener cette recherche, l'analyse des corpus épigraphique, littéraire, juridique, papyrologique et iconographique permet de confronter les realia, les perceptions et les représentations de ces violences en famille. L'intériorisation des violences structurales statutaires et de genre complexifie la lecture de ces tensions familiales. Enfin, l'enquête interroge les mécanismes de régulation et de répression de ces actes discordants au sein de la famille, sinon par l'intervention de la cité.

Intra-family violence constitutes a historical object in its own right that the investigation attempts to circumscribe for the Roman world in a systemic perspective of the Roman family. The diachronic approach aims to grasp the evolution of the legal norms that frame the transgressions of the family order from the 5th century BC to the beginning of the 3rd century AD. At the crossroads of family conflictuality and interpersonal violence that subsumes it, family violence is an autonomous field of research whose specificities this work shows. The approach of historical anthropology tries to determine a normative categorization of these violences, identified and characterized thanks to emic and etic logics. These criteria make it possible to establish a typology of the structural violence of the holder of potestas or manus and of the subversions which destabilize the family concordia, according to the various configurations of the interrelation in play. The distension of kinship links in a conflictogenic context puts into play the relationship between the perpetrator of violence and the victim, whose vulnerability and agency are questioned. In order to carry out this research, the analysis of epigraphic, literary, legal, papyrological and iconographic corpus allows to confront the realia, the perceptions and the representations of this violence in family. The internalization of structural status and gender violence makes the reading of these family tensions more complex. Finally, the investigation questions the mechanisms of regulation and repression of these discordant acts within the family, if not by the intervention of the city.