Sonde endoscopique dédiée à l'histologie in vivo en temps réel par diffusion Raman stimulée
Auteur / Autrice : | Eloïse Lefebvre |
Direction : | Alexandre Kudlinski |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Milieux dilués et optique fondamentale |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2022 |
Etablissement(s) : | Université de Lille (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la matière, du rayonnement et de l'environnement (Lille ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Physique des Lasers, Atomes et Molécules |
Equipe de recherche : Photonique |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Chaque année, environ 19,3 millions de cas de cancer sont diagnostiqués dans le monde, et 10 millions de personnes en décèdent. Actuellement, la détection précoce des cancers repose principalement sur l'histopathologie, une technique consistant à prélever un échantillon de tissu suspect lors d'un examen endoscopique (biopsie). Cet échantillon est ensuite traité et coloré avec des colorants spécifiques, tels que l'hématoxyline et l'éosine (H&E), permettant de différencier les structures cellulaires du tissu. Cependant, cette méthode invasive est extrêmement chronophage, et les résultats peuvent varier en fonction de la qualité de la préparation des échantillons et des colorations. De plus, les colorations H&E fournissent uniquement des informations structurelles, ce qui peut rendre difficile la distinction entre les cellules précancéreuses et les cellules saines, nécessitant parfois des tests complémentaires et prolongeant le processus diagnostique. Face à ces limitations, la microscopie à diffusion Raman stimulée (SRS) émerge comme une alternative prometteuse pour le diagnostic précoce du cancer. Cette technologie à haute résolution permet d'imager les liaisons CH2 et CH3 présentes respectivement dans le cytoplasme et les noyaux cellulaires, grâce aux vibrations moléculaires. En identifiant les altérations biochimiques subtiles dans les tissus, elle pourrait détecter les cellules précancéreuses à un stade encore indétectable par les méthodes traditionnelles. Le principe repose sur l'interaction de deux faisceaux laser ultra-courts, appelés faisceau pompe et faisceau Stokes, qui sont synchronisés spatialement et temporellement dans l'échantillon. Lorsque la différence de fréquence entre ces faisceaux correspond à celle de la vibration des molécules présentes, un transfert d'énergie se produit entre les deux faisceaux. Ce transfert amplifie le signal Raman lié à cette vibration spécifique, permettant ainsi d'identifier et d'analyser les composants chimiques du tissu. La technique, connue sous le nom d'histopathologie Raman stimulée (SRH), est non seulement chimiquement sélective et sans marquage, mais elle permet également une analyse en temps réel et non destructive des tissus biologiques. Le projet a pour but de développer un endoscope SRH dédié à l'imagerie en temps réel et in vivo. Pour ce faire, l'optique de microscopie massive devra être intégrée dans un endoscope flexible à base de fibres optiques à cur creux. Ces fibres seront spécialement conçues pour diminuer le signal parasite de fond généré par la propagation simultanée des deux faisceaux laser. La tête endoscopique devra être adaptée aux particularités de l'imagerie SRS et permettre le transfert du signal dans la direction contraposée. Enfin, il sera nécessaire de concevoir un système compact pour en faciliter l'usage dans le domaine médical.