Spécificités théorico-cliniques du syndrome de dépersonnalisation / déréalisation, hors réaction psychotraumatique et schizophrénie avérée

Theoretical and clinical specificities of depersonalization / derealization syndrome, excluding psychotraumatic reaction and proven schizophrenia

• Auteur / Autrice : Charles Ailhaud-schwager
• Direction : François Pommier
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Psychologie
• Date : Inscription en doctorat le 21/07/2022
• Etablissement(s) : Paris 10
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Connaissance, langage et modélisation
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Clinique Psychanalyse Développement

Mots clés

Mots clés libres

Dépersonnalisation

Déréalisation

Mécanismes

Étiologie

Depersonalization

Derealization

Mechanisms

Etiology

Résumé

Les études antérieures et actuelles en psychopathologie clinique rendent essentiellement compte des symptômes de dépersonnalisation / déréalisation inscrits dans une thématique schizophrénique ou post-traumatique. La lecture de la littérature révèle quelques courts écrits sur les cas de telles manifestations dissociatives en-dehors de ces deux versants, qui, installées au long-cours (i.e. chronicisées par leur récurrence ou leur pérennité), constituent un ensemble d'éprouvés d'étrangeté à l'endroit de soi (dépersonnalisation) et/ou à l'endroit de l'extérieur (déréalisation), s'associant à une conscience douloureuse du sujet de la nature morbide de ses sensations. Notre étude qualitative, hypothético-déductive, s'attache à répondre à la problématique de recherche suivante : quelles spécificités théorico-cliniques peut-on dégager des vécus syndromiques de dépersonnalisation / déréalisation lorsqu'ils ne s'inscrivent pas dans une entité clinique caractérisée ? L'ensemble du travail mené a pour but d'infirmer, confirmer ou préciser son hypothèse principale, selon laquelle une organisation spécifique de personnalité serait à entendre comme contexte prééminent d'une telle éclosion pathologique. Nous recueillons nos données au moyen de tests psychométriques, de passations projectives et d'entretiens de recherche. Ce « tri-outillage » inscrit notre recherche dans une démarche épistémologique d'ordre intégratif, non-exclusivement empirique ou psychodynamique, et volontiers enrichie des connaissances psychiatriques et neuro-psychiatriques actuelles. Au regard de l'intérêt porté à la structuration de personnalité des sujets rencontrés, notre étude est instruite par la complémentarité des approches catégorielles et dimensionnelles des classifications nosographiques actuelles.

Previous and current studies in clinical psychopathology mainly report depersonalization/derealization symptoms as part of a schizophrenic or post-traumatic theme. A reading of the literature reveals a few short writings on cases of such dissociative manifestations outside these two areas, which, when installed over the long term (i.e. chronicled by their recurrence or permanence), constitute a set of experiences of strangeness with regard to oneself (depersonalization) and/or with regard to the outside world (derealization), associated with a painful awareness on the part of the subject of the morbid nature of his or her sensations. Our qualitative, hypothetico-deductive study aims to answer the following research question: what theoretical/clinical specificities can be identified in syndromic experiences of depersonalization/derealization when they are not part of a characterized clinical entity? The aim of this work is to invalidate, confirm or clarify his main hypothesis, according to which a specific personality organization is to be understood as the preeminent context for such a pathological outbreak. We collect our data using psychometric tests, projective tests and research interviews. This ''tri-tooling'' places our research within an epistemological approach of an integrative nature, not exclusively empirical or psychodynamic, and willingly enriched by current psychiatric and neuro-psychiatric knowledge. Given our interest in the personality structuration, our study is informed by the complementarity of categorical and dimensional approaches in current nosographic classifications.