« La place de l'homme dans la nature » : les socio-écologies avant la biodiversité. Sociologie historique des sciences environnementales en France (1945-1992)
Auteur / Autrice : | Philippe Kernaleguen |
Direction : | Morgan Jouvenet |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sociologie, démographie, anthropologie |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2022 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales et humanités (Versailles ; 2020-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Professions, Institutions, Temporalités |
Référent : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (1991-....) |
Mots clés
Résumé
On a aujourd'hui tendance à associer les débats sur les liens entre écologie et sciences sociales à l'avènement du paradigme de la « crise de la biodiversité », en 1992. Pourtant, ces liens existent depuis les années 1950, sous des formes et avec des effets qu'il reste encore à analyser. Le projet de thèse vise à combler ce manque, à travers une enquête de sociologie historique portant sur les idées et les projets interdisciplinaires antérieurs qui ont animé la « trading zone » entre écologie et sciences sociales avant 1992. Pour cela, il est proposé d'étudier plus particulièrement trois collectifs qui ont marqué cette histoire : le Groupe écologie et sciences humaines, animé notamment par l'ethno-écologue Jacques Barrau entre 1973 et 1992 ; le Service de la carte de la végétation du CNRS, qui a joué un rôle crucial dans l'émergence de l'écologie du paysage entre 1947 et 1992 ; le département Systèmes agraires et développement de l'INRA, son unité écodéveloppement et son prédécesseur le laboratoire de lutte biologique, actifs entre 1955 et 1992. Ces études de cas, à articuler dans le tableau plus vaste de l'histoire des sciences environnementales françaises, seront traitée avec les outils et méthodes issues des science studies. Cherchant tout particulièrement à combiner épistémologie historique et histoire sociale, le projet vise à développer une sociologie historique des méthodes scientifiques en les comparant, et à saisir leur élaboration aussi bien que leurs usages, leurs modes de diffusion aussi bien que leurs effets idéologiques et politiques. À partir d'un terrain original, il permettra aussi de nourrir la compréhension des tenants et aboutissants de l'interdisciplinarité entre écologie et science sociales une thématique pour laquelle les études de cas font cruellement défaut en science studies. Plus généralement, cette enquête vise à rendre compte des relations entre pratiques scientifiques et conceptions de l'espèce humaine dans la période post-1945, et offrira un éclairage original sur l'avènement du « paradigme de la biodiversité » qui domine aujourd'hui une bonne partie de la réflexion sur l'environnement.