Etude des effets thérapeutiques de la protéine X du virus Borna chez la souris SOD1G93
Auteur / Autrice : | Jeflie Tournezy |
Direction : | Stéphanie Chevallier |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Neurosciences |
Date : | Soutenance en 2024 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la vie et de la santé |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Neurocentre Magendie |
Equipe de recherche : Relations glie-neurone | |
Jury : | Président / Présidente : Sandrine Bertrand |
Examinateurs / Examinatrices : Stéphanie Chevallier, Cédric Raoul, Richard Robitaille, Sandrine Da cruz, Cyril Goizet | |
Rapporteur / Rapporteuse : Cédric Raoul, Richard Robitaille |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Aujourdhui, la Sclérose Latérale Amyotrophique (SLA) reste une maladie incurable pour laquelle les essais thérapeutiques sont peu fructueux. Il est donc primordial de proposer de nouvelles approches thérapeutiques qui freineraient la progression de la maladie et prolongeraient la survie des patients. Parmi les caractéristiques physiopathologiques décrites, les dysfonctionnements mitochondriaux sont l'un des événements les plus précoces et pourraient être à l'origine de la perte progressive des motoneurones. La restauration des fonctions mitochondriales pourrait donc constituer un domaine thérapeutique dintérêt pour développer de nouvelles thérapies contre cette maladie. Dans cette optique, nous nous sommes intéressés à la protéine X du virus Borna (BDV pour Borna Disease Virus). Lorsqu'elle cible les mitochondries, la protéine X inhibe l'apoptose des neurones et les protège de la dégénérescence dans un modèle animal de la maladie de Parkinson (Szelechowski et al., 2014). Cette action neuroprotectrice de la protéine X réside dans ses 29 derniers acides aminés carboxy-terminaux qui constituent le peptide PX3. Par ailleurs, une modification permettant daugmenter la localisation mitochondriale de la protéine X (protéine XA4) a montré des effets neuroprotecteurs améliorés in vitro. Lobjectif de cette thèse était de proposer une nouvelle approche thérapeutique préclinique, consistant à protéger les motoneurones par lutilisation des propriétés neuroprotectrices de la protéine X du Bornavirus. Dans un premier temps, nous avons testé les effets neuroprotecteurs de la protéine X et de son peptide dérivé PX3 dans un modèle bien caractérisé de la SLA, la souris SOD1G93A. Ladministration de PX3 par voie intra nasale et de X par voie intramusculaire via un vecteur viral (CAV2-X) a permis de freiner la progression de la maladie et daugmenter la survie des motoneurones lombaires. Cependant, ce traitement na pas permis daugmenter lespérance de vie des souris. Dans un deuxième temps, nous avons utilisé les virus adéno-associés (AAV pour Adeno-Associated Virus) comme outils de transfert de gènes. Plus particulièrement nous avons utilisé lAAV de sérotype 10 (AAV10) afin dadministrer le gène codant la protéine X (AAV10-X) ou sa forme modifiée, la protéine XA4 (AAV10-XA4) chez des souris SOD1G93A. Nous avons évalué les effets de ces traitements sur les capacités motrices, la durée de vie, la dénervation de la jonction neuromusculaire et la préservation des motoneurones lombaires et phréniques (motoneurones innervant le diaphragme). Nos résultats montrent que les protéines X et XA4 ont permis de ralentir la dégénérescence des motoneurones lombaires. Par ailleurs, alors que la protéine X retardait lapparition des déficits moteurs, la protéine XA4, elle, allongeait lespérance de vie des animaux. Le maintien des capacités motrices chez les souris traitées avec la protéine X était associé à une meilleure préservation de la jonction neuromusculaire comparativement aux souris SOD1G93A non traitées. De plus, ladministration des protéines X et XA4 chez les souris SOD1G93A bloque la dégénérescence des motoneurones phréniques, permettant de revenir à des valeurs similaires au groupe wild type. Bien que des recherches plus approfondies soient nécessaires pour mieux comprendre les mécanismes impliqués dans leffet de ces protéines, nos travaux démontrent leurs effets thérapeutiques certains, à la fois sur lallongement de lespérance de vie des animaux, sur la préservation de la jonction neuromusculaire et sur la limitation de la dégénérescence des motoneurones spinaux. Ces études ouvrent une nouvelle piste thérapeutique contre la SLA.