Thèse en cours

Développement et implémentation d’un module phosphore dans le modèle de sol-culture STICS pour simuler le fonctionnement des agro-écosystèmes tempérés et tropicaux.

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AttentionLa soutenance a eu lieu en 2024. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Mounir Seghouani
Direction : Alain Mollier
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences agronomiques et forestières
Date : Soutenance en 2024
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences et Environnements
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : ISPA - Interaction Sol-Plante-Atmosphère
Equipe de recherche : BIONUT - BIOGéochimie des NUTriments
Jury : Président / Présidente : Isabelle Bertrand
Examinateurs / Examinatrices : Éric Justes, Noura Ziadi, Benjamin Dumont
Rapporteur / Rapporteuse : Éric Justes, Noura Ziadi

Résumé

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La modélisation du cycle du phosphore (P) dans les agrosystèmes reste peu développée en comparaison avec l’azote (N). Les approches utilisées par la majorité des modèles sol-culture intégrant P sont trop peu mécanistes pour la représentation des processus physico-chimiques dans le sol et manquent de généricité et de robustesse dans la représentation des processus physiologiques à l’origine de la demande de la plante et du prélèvement dans le sol. Afin de lever ces verrous, l’objectif central de mes travaux a été de proposer des formalismes simulant le cycle de P dans les modèles sol-culture à la fois plus mécanistes, génériques et robustes. Pour y parvenir, il a d’abord s'agit d'implémenter un module simulant le cycle du P dans le modèle sol-culture STICS. Ce couplage soulève la question de la prise en compte et la formalisation des réponses à des limitations multiples. Dans une première partie, j’ai couplé le modèle STICS avec un modèle simulant l’offre du sol, la demande des cultures, le prélèvement par les racines, le partitionnement dans la plante du P et les conséquences d’une déficience en P sur la culture. Le modèle a été évalué sur un jeu de données issus d’essais pluriannuels de fertilisation phosphatée du maïs implantés sur quatre sites en France hexagonale. Le modèle a simule l’accumulation finale de P (R2 = 0.82 ; rRMSE = 16 %) et de biomasse (R2 = 0.62 ; rRMSE = 10 %) dans les parties aériennes et les grains (P : R2 = 0.7 ; rRMSE = 20 % ; Biomasse R2 = 0.56 ; rRMSE = 11 %) avec une bonne précision. Le modèle a aussi été en mesure de reproduire la dynamique temporelle d’accumulation du P et de la réponse des cultures à la limitation en P entre les sites et les traitements. Le modèle peut être utilisé en l’état pour prédire et analyser la réponse des cultures à la disponibilité en P en zone tempérée à l’échelle d’une saison culturale et contribuer ainsi à l’amélioration du raisonnement de la fertilisation P. Son extension à des échelles plus longues ou à des zones tropicales nécessite l’intégration de nouveaux mécanismes. La deuxième partie porte sur une revue de la littérature sur la colimitation N-P dans les agrosystèmes. J’ai établi un cadre conceptuel permettant de classifier la réponse des cultures à la colimitation, et analysé les résultats de 32 essais de fertilisation publiés. Cette analyse a montré que 84% des situations suivaient l’hypothèse de limitation multiple (MLH), impliquant une réponse adaptée de la culture à la colimitation, alors que seulement 16% des cas suivaient la loi du minimum (LM), encore pourtant très largement considérée en agronomie. La confrontation de la littérature sur les mécanismes impliqués dans la réponse des cultures à la colimitation N-P avec un état des lieux des représentations développées dans les modèles sol-culture a enfin permis de dégager des pistes d’amélioration de ces modèles. Dans une troisième partie, j’ai appliqué ce cadre conceptuel précédemment mentionné à l’étude de la réponse de la canne à sucre à la colimitation en N, P, et potassium (K) à l’aide des indices de nutrition. Des modèles mixtes linéaires ont été développés pour traiter les données issues de quatre essais pluriannuels de fertilisation situés à La Réunion. Les situations de colimitations étaient omniprésentes (98 % des situations). Les modèles basés sur la MLH ont été plus performants que ceux basés sur la LM et ont permis de montrer que le statut nutritionnel en N, P et K expliquait 38% de la variation de la biomasse de la canne à la récolte. L’intégration des mécanismes d’interactions NxP permettraient de mieux gérer la colimitation N-P dans le modèle, et de mieux appréhender agronomiquement ces situations.