Diversité des oiseaux et régulation de l’herbivorie sur les arbres : effets du climat et de l’urbanisation à différentes échelles
Auteur / Autrice : | Laura Schillé |
Direction : | Bastien Castagneyrol, Luc Barbaro |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Écologie évolutive, fonctionnelle et des communautés |
Date : | Soutenance le 04/11/2024 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences et Environnements |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : BIOdiversité, GEnes et Communautés (Bordeaux) |
Jury : | Président / Présidente : Nathalie Machon |
Examinateurs / Examinatrices : Kevin Darras | |
Rapporteur / Rapporteuse : Emmanuelle Porcher |
Résumé
Les oiseaux insectivores contribuent activement à la régulation des populations d’insectes herbivores. Ils jouent ainsi un rôle essentiel dans la dynamique des écosystèmes terrestres. La théorie suggère que la diversité des communautés d’oiseaux covarie avec le nombre de fonctions qu’elles remplissent, car des communautés plus diversifiées explorent des espaces fonctionnels plus larges et utilisent ainsi mieux les ressources disponibles. Cependant, les changements globaux pourraient modifier cette relation. La question est alors de savoir s'ils impactent de la même manière la structure des communautés d'oiseaux et les fonctions qu'elles assurent, ou si au contraire ces variables réagissent différemment. De plus, les patrons biogéographiques peuvent être localement altérés par des facteurs biotiques et abiotiques. Ainsi, cette combinaison de facteurs agissant à différentes échelles peut modifier la cascade tri-trophique, en agissant de manière indépendante, antagoniste ou synergique, sur les communautés d’oiseaux, celles des herbivores et les caractéristiques des arbres sur lesquelles ils s’alimentent. Cette thèse avait pour objectif principal d’explorer les effets de l’augmentation des températures et de l’urbanisation, en interaction avec les facteurs locaux tels que la quantité et la diversité des habitats forestiers, sur la relation entre la diversité et la fonction de prédation des oiseaux insectivores. A cette fin, nous avons travaillé à plusieurs échelles emboîtées, depuis l’arbre et son voisinage immédiat jusqu’à l’échelle continentale. Nous avons employé des méthodes innovantes s’appuyant sur l’écologie acoustique, les sciences participatives et les algorithmes de reconnaissance automatisée pour caractériser les communautés d'oiseaux de manière standardisée et à grande échelle et nous avons développé des approches expérimentales pour évaluer la reproductibilité de ces approches. Nos résultats indiquent que l’augmentation des températures et l’urbanisation ont un impact significatif, respectivement positif et négatif, sur la diversité taxonomique et fonctionnelle des communautés d’oiseaux insectivores. Cependant, nous avons observé un découplage entre la structure de ces communautés et les fonctions écosystémiques associées, en réponse à ces changements. Ceci plaide pour une reconsidération de la portée générale de la théorie liant la diversité des communautés au nombre de fonctions qu'elles remplissent. De plus, la quantité et la diversité d’habitats forestiers sont des facteurs locaux qui modulent les facteurs climatiques et urbains. Ces derniers structurent les communautés d'oiseaux et les cascades tri-trophiques qu'elles initient à plus large échelle. Enfin, nos travaux ont permis une avancée dans le développement des méthodes permettant l'étude de la dynamique de la biodiversité et de ses fonctions.