Moroni, ville héritage et bidonvilles contemporains, une métropole duale
Auteur / Autrice : | Halidi Abderemane Salec |
Direction : | Guy Tapie |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Inscription en doctorat le 07/02/2022 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | Sociétés, Politique, Santé Publique |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Emile Durkheim |
Mots clés
Résumé
Fiche synthétique Cette thèse a l'ambition d'analyser la dualisation sociale et territoriale de la métropolisation de Moroni, capitale politique et économique de l'archipel des Comores. Il est formé de quatre îles, Ngazidja, Anjouan, Mohéli, Mayotte, et se situé dans l'océan Indien, entre la côte ouest de Madagascar et la côte est du continent africain. Moroni, sa capitale administrative et politique, a une population d'environ 111 329 habitants (2019) sur 832 322 Comoriens répartis sur l'ensemble du territoire national (2019). La dualisation a comme principal indice la bidonvilisation de son expansion. La ville centralise et concentre une grande partie des services publics de l'État, des entreprises publiques et privées. Ce phénomène draine une importante population rurale issue des îles de l'archipel provoquant une opposition spatio-sociale et spatio-économique à l'origine d'un développement précaire de la périphérie. Elle a également son origine et son expansion dans une appropriation de la ville par un groupe, « Moroniens de souche » qui se réclame d'une Moroni originelle. Détenant une part importante du capital foncier, il s'oppose aux populations issues des exodes ruraux et insulaires, appelée « étrangers » et il contrôle l'usage des territoires. Leur action est soutenue, voire, légitimée par la revendication d'une « groupalité », mouvement identitaire de plus en plus présent dans l'archipel. Nous mobilisons la géographie, la sociologie urbaine et l'urbanisme pour interpréter ce processus antagoniste. La méthodologie est plurielle : historique pour analyser le mouvement dans le temps à partir de la période coloniale jusqu'à ses développements les plus récents en caractérisant les ruptures temporelles et spatiales qui lui donne son identité actuelle ; géographique pour cartographier le processus d'expansion et ses caractéristiques ; qualitative au travers d'entretiens pour restituer les stratégies des groupes et les réalités vécues.