La lutte moderne contre les trafics de stupéfiants en France : entre réalités pénales et pratiques policières.
Auteur / Autrice : | Thomas Maugard |
Direction : | Charlotte Claverie-rousset |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit privé et sciences criminelles |
Date : | Inscription en doctorat le 30/08/2021 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de droit |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : INSTITUT DE SCIENCES CRIMINELLES ET DE LA JUSTICE |
Mots clés
Résumé
La fin du 20 siècle et le début du 21 siècle ont vu une modification des techniques d'investigations policières pour faire face à une criminalité protéiforme au travers d'une adaptation perpétuelle à la procédure pénale dictant les règles d'action. Dans ce contexte lié à l'émergence des nouvelles technologies, les trafics se sont multipliés grâce à plusieurs supports balayant différents spectres et passant « de contact à l'ancienne » c'est à dire de la main à la main jusqu'aux échanges sur le Deep ou le Dark Web. Les trafics de stupéfiants ont pris dans le monde moderne une expansion difficilement évaluable que l'on peut évoquer par les termes connus de zone grise. La réponse de l'État Français au travers de ses institutions régaliennes police/justice tentent de se mettre en uvre. Toutefois, il est évident que les problématiques de ces trafics apparaissent comme grandissant et n'arrivent pas à être endigués. La faiblesse ou l'absence de réponse pourraient être perçues comme un manque de moyen humain ou matériel, mais la véritable cause ne serait-elle pas le manque de volonté de nos politiques publiques d'empêcher certains individus de participer incidemment à l'augmentation du PIB national par des systèmes bien définis de blanchiment ? La procédure pénale et les moyens de la justice et des policiers font face depuis la création de l'espace Schengen, entré en vigueur en 1996, à une gestion des flux qu'ils ne peuvent contrôler. La complexification de la procédure pénale alliée à des sanctions dérisoires ne font que renforcer les problèmes de risque sanitaire de ce trafic. La riposte actuelle de l'Amende Forfaitaire Délictuelle pour les usagers de stupéfiants a pour but de faire de la prévention auprès des consommateurs et permet aux forces de police et aux tribunaux de raccourcir le chemin de la réponse pénale. Par la restriction de certaines libertés, des solutions simples pourraient être envisagées mais celles-ci doivent passer par une volonté politique forte. Ces trafics ne seraient-ils pas l'arbre qui cache d'autres infractions plus graves entraînant de réelles victimes (vol à main armée, terrorisme, homicide suite à une lutte de territoire...) ? L'objectif de cette thèse serait de mettre en avant les mécanismes policiers liés à la procédure pénale dans la lutte contre ce trafic ; d'en faire un état des lieux revisité par les changements des techniques et des lois en vigueur au travers d'exemples concrets et vécus, mais également de confronter ces outils à la réalité de l'échec des orientations politiques menées pour endiguer les phénomènes. Ce projet de thèse peut se traiter en deux parties. La première partie se voudra une description fine de l'engagement de l'État pour mettre en difficulté les trafics de stupéfiants à tous les étages de la société en étant liés à la procédure pénale. La deuxième partie traitera des perspectives à développer et des modifications structurelles et étiques des outils qui permettraient de s'impliquer réellement dans ce combat.