Thèse en cours

L'action au stade de l'application des peines

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Auteur / Autrice : Alexis Maitre-millat
Direction : Evelyne Bonis
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit privé et sciences criminelles
Date : Inscription en doctorat le 26/08/2021
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de droit
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : INSTITUT DE SCIENCES CRIMINELLES ET DE LA JUSTICE

Résumé

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Le rattachement de la phase post sentenciam au reste du procès pénal, opéré par les lois du 15 juin 2000 et du 9 mars 2004, est une avancée marquante de la matière. Toutefois, l'absence de réflexion autour de la notion d'action par le législateur constitue un manque et les conséquences ne sont pas négligeables. En effet, les enjeux d'une telle réflexion résident à plusieurs égards dans la protection dont bénéficiera le condamné, au regard notamment du lien de cause à effet reconnu entre l'action exercée et les garanties offertes à ce dernier. Cette absence fait perdre en prévisibilité la procédure suivie alors même que l'exercice du droit d'agir est au coeur de l'effectivité des droits substantiels. L'évolution de la jurisprudence en matière de prohibition de la reformatio in pejus ou bien l'abandon de la règle de l'objet unique en appel, proposé par le rapport Cotte, sont deux exemples d'enjeu que cette réflexion a vocation à cerner. Face à cette absence, plusieurs pistes sont envisageables. La réutilisation des concepts habituels de la procédure pénale a ses limites. Le passage de la phase ante sentenciam à la phase post sentenciam est marqué par la décision de la juridiction de jugement, cause d'extinction de l'action publique par l'effet de la chose jugée. L'action publique ne prospère plus au stade de l'application des peines. Les exemples à ce propos peuvent se multiplier. Cette inadéquation, qui correspond aussi à la position de la jurisprudence judiciaire, écarte le recours à cette grille de lecture. Cette inadéquation conduit nécessairement à s'intéresser aux travaux d'Henri Motulsky en lien avec la théorie de l'action. L'article 30 du Code de procédure civile, qui dispose que « l'action est le droit, pour l'auteur d'une prétention, d'être entendu sur le fond de celle-ci afin que le juge la dise bien ou mal fondée (…) », offre une première indication dans la construction d'une réflexion quant à l'action exercée à ce stade ultime du procès pénal. La référence à la prétention est pertinente puisque celle-ci peut prendre plusieurs formes qu'il s'agisse d'obtenir un aménagement de peine, une modification d'une mesure, des modalités d'exécutions de la peine, une conversion de peine ou bien la révocation d'un sursis probatoire. Derrière cette diversité, l'enjeu est d'envisager l'unité de l'action mise en oeuvre.