Pays émergents, autonomie de la politique monétaire et dynamique des réserves de change
Auteur / Autrice : | Théo Lamagnere |
Direction : | Delphine Lahet, Sophie Brana |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance le 22/11/2024 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Entreprise, économie, société |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Bordeaux sciences économiques |
Jury : | Président / Présidente : Cécile Couharde |
Rapporteurs / Rapporteuses : Camélia Turcu, Grégory Levieuge |
Mots clés
Résumé
Cette thèse relie l’accumulation des réserves de change observée dans les pays émergents au cours des deux dernières décennies à la question de l'autonomie de la politique monétaire, qui a suscité un regain d'intérêt suite à la démonstration de Rey (2013) d'un passage du trilemme au dilemme. Le premier chapitre vise à réexaminer les déterminants de l'autonomie monétaire dans les pays émergents et à mesurer le rôle des réserves de change dans cette autonomie. Nous montrons que l'adoption d'un régime de change fixe contraint toujours l'autonomie monétaire, sauf en cas de niveaux élevés de réserves de change, qui assouplissent les contraintes du trilemme et permettent de réaliser les objectifs de la politique monétaire domestique. Dans le deuxième chapitre, après avoir analysé la dynamique de l'accumulation des réserves de change dans les pays émergents, nous déterminons un seuil de réserves au-delà duquel l'autonomie monétaire augmente. Ce seuil, défini à 22-23 % du ratio des réserves de change sur le PIB, nous permet de remettre en question le caractère souvent qualifié d'« excessif » de l'accumulation des réserves de change et de démontrer la validité partielle du trilemme de Mundell, qui se transforme en quadrilemme au-delà du seuil, prolongeant ainsi les conclusions du premier chapitre. Dans le dernier chapitre, nous proposons d'estimer si une politique monétaire plus autonome va de pair avec une plus grande stabilité financière. Bien que nos résultats montrent une relation positive, une politique monétaire plus autonome ne suffit pas à elle seule pour réduire les déséquilibres financiers en raison du « canal financier des taux de change ». Dans ce contexte, nous démontrons que les interventions sur le marché des changes, motivées par l'accumulation de réserves de change, constituent une alternative crédible pour gérer les déséquilibres financiers.