Thèse en cours

La serglycine astrocytaire, ses propriétés ambivalentes dans le contrôle des processus d'astrogliose dans la physiopathologie de la sclérose en plaques

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Margaux Laisne
Direction : Candice Chapouly
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie Cellulaire et Physiopathologie
Date : Inscription en doctorat le 30/09/2021
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Talence, Gironde ; 1993-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Biologie des maladies cardiovasculaires
Equipe de recherche : Hedgehog and vessel disease

Résumé

FR  |  
EN

Introduction : Dans la sclérose en plaques (SEP), les astrocytes deviennent réactifs, subissant des modifications morphologiques et moléculaires appelées « astrogliose ». Ce phénomène peut être bénéfique, avec l'établissement d'une cicatrice gliale limitant la taille des lésions inflammatoires, ou délétère, avec la production de facteurs pro-inflammatoires conduisant à l'ouverture de la barrière hémato-encéphalique (BHE). Afin de caractériser la signature des astrocytes au cours de l'astrogliose, nous avons réalisé un séquençage de l'ARN sur des astrocytes humains « basaux » (hBA) versus « réactifs » (hRA) et avons identifié la Serglycine (SRGN), un protéoglycane, comme étant régulé par l'hRA. Objectif : L'objectif de notre projet est d'élucider le rôle de la SRGN astrocytaire et de ses acteurs au cours de la neuroinflammation. Méthodes : In vitro, nous avons transfecté l'hBA avec des siRNAs contrôle ou des siRNAs SRGN avant d'induire une astrogliose avec un traitement IL-1β. Les lysats cellulaires et les milieux conditionnés ont ensuite été récoltés pour effectuer des analyses transcriptomiques et protéomiques. En parallèle, des cellules endothéliales microvasculaires cérébrales humaines (hBMEC) ont été incubées avec le milieu conditionné de l'ARH pendant 6 heures pour effectuer une analyse transcriptomique. In vivo, nous avons utilisé un modèle de souris inductible knock-out pour SRGN spécifiquement dans les astrocytes (SrgnACKO) et induit des lésions inflammatoires aiguës par injection stéréotaxique intracorticale. Résultats : In vitro, dans un modèle d'astrogliose, nous avons démontré que la surexpression du SRGN astrocytaire contribue à l'hyperplasie et à l'élongation des astrocytes ainsi qu'à l'expression des jonctions serrées astrocytaires et donc à l'établissement d'une cicatrice gliale protectrice. Les résultats préliminaires in vivo montrent que la formation de la cicatrice gliale est effectivement altérée chez les souris SrgnACKO par rapport aux souris contrôles. Inversement, nous avons montré que dans les astrocytes in vitro, le SRGN favorise un secretum pro-inflammatoire riche en chimiokines (CCL5, CCL7) qui porte atteinte à l'intégrité de la BHE, puisqu'il altère l'expression des gènes de la jonction endothéliale (OCLN, CADH5, ZO-1). Enfin, nous avons identifié la Legumain astrocytaire (LGMN) comme un acteur potentiel de la signalisation en aval du SRGN. Discussion : Nos données suggèrent que, dans des contextes neuroinflammatoires aigus et chroniques, comme dans la sclérose en plaques, le rôle dichotomique du SRGN sur l'astrogliose peut favoriser l'établissement d'une cicatrice gliale protectrice, d'une part, et promouvoir un secretum pro-inflammatoire délétère pour l'homéostasie de la BHE, d'autre part. L'utilisation de modèles in vivo de neuroinflammation nous permettra de mieux comprendre comment et quand les propriétés protectrices et délétères du SRGN astrocytaire sont impliquées dans la physiopathologie de la SEP.