Thèse en cours

De la sujétion à la participation ? Représentations, formes et modalités des relations au pouvoir politique et à l'autorité de la jeunesse Tamang au Népal.

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Auteur / Autrice : Florent Grazide
Direction : Sophie Chave-DartoenMarie Lecomte-tilouine
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Ethnologie - Option Antropologie sociale et culturelle
Date : Inscription en doctorat le 03/10/2019
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Talence, Gironde ; 2011-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Passages

Résumé

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Au Népal, dans un contexte de premier mandat présidentiel assuré par l'Union Marxiste-Léniniste sous la nouvelle constitution et la nouvelle division administrative du pays, les années 2020-2023 correspondent à la durée restante des mandats présidentiels et législatifs et constituent un moment crucial de l'histoire népalaise. Dans cet environnement, cette thèse questionne la participation du peuple népalais, plus particulièrement de la jeunesse, à un régime démocratique. Il s'agira de comprendre et d'identifier si cette participation modifie ou non les rapports de sujétion qui ordonnent une société hiérarchisée ; et d'identifier s'il y a continuité(s) et/ou discontinuité(s) entre « pratiques anciennes et récentes » (Ramirez, 2000). 2017 :16). L'enquête se déroule dans un village tamang du district du Solokhumbu au Népal et suit trois axes de recherche principaux. En travaillant principalement sur l'entrée générationnelle dans le prolongement des travaux récents d'Amanda Thérèse Snellinger (2018), il faudra se demander si le remodelage du cadre de la participation politique contribue à l'émergence d'une nouvelle forme de pouvoir/d'autorité ou à la recomposition des rapports de sujétion. Le premier axe, macro-sociologique concerne ce que l'État met en place dans sa dimension verticale en termes de cadre à l'expression démocratique, ainsi que la confiance ou la défiance vis-à-vis de la participation de ses propres citoyens jeunes et indigènes (janajati) à ces institutions. Le second axe, meso-sociologique, concerne les pratiques, les modalités et les formes de la participation à la vie politique des jeunes d'une communauté villageoise du Solokhumbu (assemblées villageoises, organisations et associations pour le développement, institutions gouvernementales, institutions traditionnelles etc..) et les rapports d'autorité qui s'y jouent. Le troisième et dernier axe, au niveau micro-sociologique, au-delà du cadre de la participation et de ses pratiques, s'attache à analyser les représentations des jeunes, leurs discours comme modalité de « l'action politique ». Mon travail se centre donc d'une part sur l'étude des institutions et de leur fonctionnement, d'autre part sur les pratiques et les représentations qui motivent et orientent l'action au sein d'une société locale en mutation. Il traitera nécessairement de la question de la participation à plusieurs échelles (passage d'une gouvernementalité villageoise à des logiques d'État décentralisé). Il mettra en lumière les changements globaux et les reconfigurations des spatialités dans lesquelles se jouent les prises de décisions politiques au niveau local, en portant la focale sur la jeunesse népalaise. Cette recherche a pour objectif de constituer une monographie utile pour l'anthropologie comparative des sociétés, dans la mesure où elle apportera une compréhension fine des mutations sociales, plus particulièrement, de la particularité des formes locales nouvelles en matière de gouvernance et d'engagement, dans un contexte de globalisation et de normalisation (relative) des régimes et des institutions politiques. Ma recherche éclairera une période de transition démocratique, entre une hégémonie reposant sur le statut héréditaire (de caste) et l'accès au pouvoir à travers la participation à des réseaux.