Le rôle des cellules astrogliales sur la transmission sociale du stress
Auteur / Autrice : | Paula Gomez Sotres |
Direction : | Giovanni Marsicano, Jaideep Bains |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Neurosciences |
Date : | Soutenance le 26/01/2024 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Talence, Gironde ; 1993-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Neurocentre Magendie (Bordeaux) |
Jury : | Président / Présidente : Guillaume Ferreira |
Examinateurs / Examinatrices : Camilla Bellone, Amit Agarwal | |
Rapporteur / Rapporteuse : Camilla Bellone, Amit Agarwal |
Mots clés
Résumé
Les odeurs sociales transmettent des émotions et modifient le comportement. Par exemple, les informations olfactives provenant d'individus stressés peuvent induire des changements physiologiques et synaptiques similaires au stress chez des partenaires naïfs. L'expérience directe du stress altère la cognition, mais on ne sait pas encore si le stress transmis socialement peut également modifier les processus de mémorisation. Nous montrons ici que l'investigation sociale d'un individu stressé, ou l'exposition à des signaux olfactifs spécifiques de cet individu, est suffisante pour altérer la reconnaissance d'objets nouveaux (NOR) chez des souris mâles non stressées. Les récepteurs cannabinoïdes de type 1 participent au stress, à la mémoire et aux interactions sociales, mais leur contribution à la transmission sociale du stress n'a pas encore été étudiée. Dans ce travail de thèse, j'ai utilisé le comportement, des manipulations génétiques de l'expression de CB1 dans différentes populations cellulaires et subcellulaires et des enregistrements in vivo de l'activité calcique pour étudier le rôle des récepteurs CB1 dans la transmission sociale du stress et ses adaptations cognitives. Les résultats montrent que les adaptations cognitives induites par la transmission sociale du stress nécessitent des récepteurs cannabinoïdes de type 1 associés à la mitochondrie (mtCB1) dans les astrocytes du bulbe olfactif. L'exposition de souris à des odeurs de stress augmente les niveaux de calcium mitochondrial de manière dépendante des récepteurs mtCB1. En accord, le blocage de l'activité de l'uniporteur de calcium mitochondrial (MCU) dans les astrocytes du bulbe olfactif supprime à la fois l'exploration des partenaires stressés et ses conséquences cognitives. Ces données sont cohérentes avec l'idée que la régulation du calcium mitochondrial astrocytaire du bulbe olfactif par les récepteurs mtCB1 est nécessaire pour déterminer la saillance des odeurs provenant de partenaires stressés et pour définir leurs conséquences cognitives. Ainsi, certaines odeurs sociales peuvent avoir un impact sur des processus cognitifs non liés, et le traitement astrocytaire représente une étape clé pour détecter leur pertinence et leur signification.