Thèse en cours

La non-émergence économique de l'Algérie.Le blocage de la transition industrielle sous l'angle des rapports entre élites économiques et élites politiques
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Auteur / Autrice : Faouzi Elmestari
Direction : Antoine RogerMyriam Aït-Aoudia
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Science politique
Date : Inscription en doctorat le 20/09/2018
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : Sociétés, Politique, Santé Publique
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Émile Durkheim - Science politique et sociologie comparatives (Pessac, Gironde)

Résumé

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Dans le cadre de notre recherche, nous voulons expliciter les facteurs socio-politiques qui ont empêché l'émergence économique de l'Algérie et ce, malgré les plans de développement adoptés par l'Etat au cours des deux dernières décennies (2000-2018). Plus précisément, notre étude veut démontrer que les diverses politiques publiques menées en vue de la transition vers une économie productive sont restées inefficaces parce que, dans le même temps, le pouvoir politique, dans une logique de conservation propre, a bloqué l'essor de la classe des capitalistes industriels qui apparait historiquement comme la condition sine qua non de l'émergence économique. Si les théories de l'économie politique sont utiles pour comprendre certains aspects de l'émergence ou de la non-émergence dans les pays du Sud, cette recherche veut défendre l'idée que les déterminants essentiels d'un tel processus se situent dans le champ sociopolitique, au niveau des rapports de collaboration ou de conflit entre le pouvoir politique et les classes possédantes. En Algérie, la logique de confrontation-segmentation des élites politiques et des élites économiques est à l'origine des blocages économiques observés, à l'opposé de ce qui s'est passé dans les pays émergents où une relation de coopération-intégration a constitué le socle d'une expansion économique rapide. Pour être tout-à-fait fidèle à la complexité de la situation algérienne, il existe en réalité une dynamique d'émergence par le bas de la société, manifeste dans les secteurs productifs de l'économie et tendant à moderniser les structures économiques, mais le pouvoir politique et les institutions publiques font structurellement obstacle à ce processus socio-économique. Puisque le rapport Etat-entrepreneurs constitue l'angle de recherche pour expliquer la non-émergence de l'Algérie, nous prévoyons de recueillir des matériaux empiriques permettant de saisir les oppositions d'intérêt, les tensions et les conflits entre les élites politiques et les élites économiques ainsi que leurs effets sur la sphère économique. Pour mener nos investigations empiriques, nous nous appuierons donc pour l'essentiel sur une méthodologie qualitative mixte constituée de trois techniques d'enquête différentes : une série d'entretiens semi-directifs avec des grands chefs d'entreprises et des dirigeants de PME algériens, la monographie d'une fédération de chefs d'entreprises et l'étude d'archives d'un organisme public chargé d'étudier les dossiers d'investissement des entreprises. Ainsi, nos études empiriques nous permettront de montrer si l'Etat constitue effectivement un facteur important de blocage de l'essor du privé et du développement économique et le cas échéant d'analyser précisément ces entraves administratives.