La monnaie électronique dans les espaces bancaires européen, sous régionaux africains et OHADA
Auteur / Autrice : | Pierre Damien Fougou |
Direction : | Marianne Lecene-villemonteix |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit privé et sciences criminelles |
Date : | Inscription en doctorat le 13/10/2020 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de droit (Talence, Gironde ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : INSTITUT DE RECHERCHE EN DROIT DES AFFAIRES ET DU PATRIMOINE |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Dans un environnement bancaire multiforme à l'échelle internationale et dans une évolution continue des moyens de paiement, laquelle évolution étant de plus en plus marquée par l'implication du numérique, il convient de se poser des questions sur certains secteurs à forte potentialité. Le constat de la numérisation de l'environnement bancaire est plus qu'évident. Il s'observe de prime abord par le développement par les banques, de moyens de paiement électronique (la carte bancaire) ou d'applications de suivi des comptes bancaires au profit de leurs clients, pour ne citer que ceux-ci. Toutefois, il faut relever qu'il ne s'agit là que d'outils à la disposition des banques, et que ces dernières sont soumises à des réglementations strictes en ce qui concerne leurs activités. Plus particulièrement, s'agissant de la monnaie relevant du pouvoir régalien de l'Etat, il est évident que les banques, individuellement, n'en créent pas. Elles sont, comme tout acteur économique, des intermédiaires de la circulation de la monnaie, bien qu'elles soient des intermédiaires bien particuliers. Dans cette logique de non-création de la monnaie en circulation, se pose une situation qui, si elle était inédite il y a quelques années, se banalise au fur et à mesure. Il s'agit du développement de la monnaie électronique. Au sens le plus large, la monnaie électronique est une monnaie stockée sur des mémoires électroniques avec la particularité d'être indépendante d'un compte bancaire. L'on peut donc aisément observer les problèmes qui se posent. Comment peut-on gérer des monnaies qui ont vocation à s'utiliser entre particuliers, professionnels, bref, dans la société, mais qui ne passent pas par le circuit normal de création de la monnaie et qui sont totalement sans contrôle des banques centrales. Comment les banques doivent-elles réagir à ce développement des monnaies électroniques, lequel développement étant indéniable car la seule perspective d'une monnaie électronique provoque une euphorie tant auprès des acteurs financiers que des particuliers. Il suffit d'observer la hausse fulgurante de la valeur de la crypto-monnaie Bitcoin et la place qu'occupent les monnaies électroniques tant dans les médias que dans le domaine de la bourse pour se rendre compte qu'il ne s'agit pas d'une histoire passagère, mais plutôt que la monnaie électronique, sous toutes ses formes, est destinée à s'installer confortablement dans les procédés de paiement et à perdurer dans le temps. Face à cela, ont surgit des plans d'action au profit des banques, lesquels plans ayant vocation à se peaufiner afin d'éviter que les banques restent en marge de cette source non négligeable de richesses. Afin de comprendre efficacement et de suivre cette course effrénée au profit et au contrôle des moyens de paiement, il faudra donc analyser les implications du développement de la monnaie électronique dans les espaces bancaires. Se restreindre à un seul espace bancaire desservirait une étude qui se veut optimale. De ce fait, il est apparu important de procéder à l'analyse envisagée au regard de deux espaces qui ont des cadres de réglementation différents. D'une part, l'on a un espace qui jouit d'une uniformisation de la réglementation bancaire assez stricte et donc d'une certaine stabilité des pratiques bancaires. De l'autre part, l'on retrouve un environnement sous régional qui se veut uniformisé dans le domaine du droit des affaires par le biais de l'Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA), mais qui voit son environnement bancaire morcelé entre d'un côté l'espace UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine) et de l'autre, l'espace CEMAC (Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale). Ainsi, analyser la monnaie électronique sous le prisme du droit OHADA s'avère également être une occasion pour relancer des pistes de réflexion sur le débat portant sur l'opportunité d'un acte uniforme bancaire applicable aux pays membres de L'OHADA. Tout compte fait, l'étude des implications de la monnaie électronique dans les espaces bancaires européen, sous régionaux africains et OHADA revêt un intérêt certain car seront mises en exergue des approches différentes et originales par ces espaces bancaires qui souhaitent tirer leur épingle du jeu de la numérisation.