L’identité vocationnelle des jeunes adultes dans la transition études-emploi pendant la crise sanitaire : caractérisation et liens avec l’adaptabilité de carrière et le bien-être subjectif
Auteur / Autrice : | Sandra Carvallo |
Direction : | Roely-Ida Lyda Lannegrand-Willems |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 21/12/2023 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Talence, Gironde ; 2011-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de psychologie (Bordeaux) |
Jury : | Président / Présidente : Véronique Rouyer |
Rapporteurs / Rapporteuses : Isabelle Olry-Louis, Jonas Masdonati |
Résumé
La construction de l’identité vocationnelle est une tâche développementale clé pour les jeunes adultes, jouant un rôle essentiel dans leur entrée dans la vie adulte. À mesure que les individus construisent leur identité, l’université et le monde du travail contribuent à ouvrir et à préciser leurs options d’identité et leurs opportunités de développement. Comprendre comment ces contextes facilitent ou entravent ces opportunités de développement dans le domaine professionnel est essentiel pour soutenir l’épanouissement des jeunes adultes. En adoptant une vision holistique-interactionniste, ce travail de recherche vise ainsi à rendre compte de l’évolution de l’identité vocationnelle des jeunes adultes au fil de la transition études-emploi et à la caractériser en matière d’adaptabilité de carrière et de bien-être subjectif au cours de la crise sanitaire. Notre population d’étude se compose de jeunes adultes français en transition études-emploi. En suivant une approche longitudinale, ce travail de recherche comporte trois temps de mesure. Le premier temps de mesure a eu lieu lors du début de la dernière année d’études universitaires, en novembre/décembre (N = 421) ; le deuxième temps en fin d’année, mai/juin (N = 209) ; et le troisième temps pendant la transition, novembre/décembre (N =147). À chaque temps de mesure, les participants ont été invités à répondre à un questionnaire qui évaluait leur identité vocationnelle, leur adaptabilité de carrière, leur bien-être subjectif et leur perception de l’influence de la crise sanitaire sur leur insertion professionnelle à venir et leur bien-être. Les données ont été analysées en adoptant une approche centrée sur les personnes ainsi qu’en considérant les différentes formes de variabilité. Les résultats ont permis de confirmer la présence de 6 statuts d’identité vocationnelle chez les jeunes adultes français tout au long de la transition études-emploi en contexte de crise sanitaire. Si la construction identitaire au cours de cette période de transition semble se confirmer (les proportions de statuts de diffusion, de moratoire et de moratoire de remise en question diminuant au cours du temps, tandis que celle du statut de forclusion allant en augmentant), nos résultats soulignent une certaine stabilité de l’identité : 64,68 % des jeunes adultes sont restés dans le même statut identitaire au cours des 3 temps de l’étude. De plus, les trajectoires constructives mises en évidence se caractérisent par une augmentation significative des processus d’engagement et par une diminution significative du doute vis-à-vis de soi et de l’exploration de surface ainsi que par une augmentation significative de toutes les ressources d’adaptabilité de carrière et d’affects positifs et une diminution significative d’affects négatifs. Il a été montré que la construction identitaire va de pair avec la croissance de l’adaptabilité de carrière et le bien-être subjectif pendant la transition études-emploi. L’objectif de l’étude qualitative complémentaire était d’explorer la manière dont les étudiants perçoivent les processus de changement pendant la transition études-emploi. L’analyse thématique a permis d’identifier deux grands thèmes de changement (« je suis légitime dans mon domaine » et « je sais ce que je veux et je ne veux pas ») et les expériences ayant favorisé le changement et permis aux jeunes adultes de se sentir plus confiants, tout en clarifiant leur perception d’eux-mêmes et leur vision du monde du travail. Parmi les facteurs d’influence, l’attitude ouverte des étudiants et leur stage en master ont été considérés comme bénéfiques. De plus, la présentation de six cas de trajectoires identitaires différentes permet d’illustrer le vécu rétrospectif de la transition études-emploi. Le recours à des méthodes complémentaires permet d’envisager des perspectives en matière de recherches futures et d’accompagnement.