Thèse en cours

La ville contemporaine entre deux eaux. Architecture, rapport au corps et pratiques récréatives : Les nouveaux bains portuaires de Copenhague
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Auteur / Autrice : Clément Brun
Direction : André Suchet
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences et techniques des activités physiques et sportives
Date : Inscription en doctorat le 16/09/2021
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : Sociétés, Politique, Santé Publique
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Cultures, Education, Sociétés
Equipe de recherche : Vie sportive

Résumé

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Les bains ont d'abord été pensés et conçus comme des éléments servant à restaurer l'image de la ville dans une stratégie de marketing territorial plus globale au moment où Copenhague cherchait à prendre le tournant de la ville créative et attirer des multinationales et leurs cadres aisés. Les bains étaient alors présentés comme des attractions touristiques, festives et récréatives, mis au service d'une dimension économique, de l'image et de la compétition interurbaine. Cependant, 20 ans après, les bains portuaires ont changé de dimension et sont maintenant partie intégrante de l'urbanisme de Copenhague. Ils ont été appropriés par les habitants qui en ont fait des lieux de leur quotidien durant toute l'année, devenant le support spatial de leur mode de vie du corps actif. Les bains sont représentatifs de nouveaux modes d'habiter la ville, où ces espaces ouverts jouent un rôle d'espaces extérieurs de co-présence très prisés. En contrepartie, la baignade pose aujourd'hui des problèmes d'organisation et de gestion du port aux parties prenantes publiques et privées. Parce que le port et les nouveaux quartiers sont maintenant interconnectés et ne forment plus qu'un, on n'hésite plus à se baigner hors des zones officielles quelque soit la période de l'année. Durant l'été, la baignade provoque parfois des scènes d'anarchie avec des centaines de milliers de personnes ne respectant pas les règles de la municipalité de baignade à l'intérieur de zones délimitées. Face à cette appropriation inévitable et incontrôlée des fronts de mer par les baigneurs, se pose alors des questions de sécurité, de moyens à disposition pour faire respecter les règles actuelles, de conflits d'usage récurrents avec les riverains, enfin de gouvernance entre pouvoirs publics et propriétaires terriens privés pour l'accès récréatif à l'eau. Dans une démarche inductive, c'est-à-dire en partant de phénomènes particuliers observés sur le terrain, nous cherchons à comprendre un phénomène plus global de transformation du lien entre port et ville. L'ouverture du port de Copenhague à la baignade nous a fait nous pencher sur différents questionnements : à quoi servent réellement les bains portuaires selon la temporalité saisonnière ? À quel point existe-t-il une convergence entre espace architectural conçu et espace habitant vécu ? En l'espace de vingt ans, comment et pourquoi les bains sont-ils devenus l'aménagement privilégié des aménageurs de la ville pour créer les nouveaux lieux du quotidien des habitants ? Les bains doivent-ils être compris comme des moyens passifs de gentrification urbaine ? Entre pratique habitante et usage sauvage, la baignade urbaine réécrit-elle la manière de s'approprier le port de Copenhague ? Quels sont les moyens mis en place par les acteurs publics pour répondre aux différents conflits d'usage causés par la baignade ? Il s'agira de montrer que réciproquement, bains et baignade se répondent : quand les premiers incarnent de nouveaux modes d'habiter la ville, la seconde interroge les règles de gouvernance du port de Copenhague.