Démocratisation et dérive autoritaire du pouvoir en Afrique Subsaharienne : le cas de la Guinée (2010-2021)
Auteur / Autrice : | Mamadou Oury Balde |
Direction : | Arnaud Martin, Eric Dubesset-pascual |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Inscription en doctorat le 29/11/2021 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de droit |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : INSTITUT DE RECHERCHE MONTESQUIEU |
Mots clés
Résumé
La démocratisation doit être comprise comme un processus complexe et réversible. Les transitions africaines, depuis le début des années 1990 jusqu'à la période plus récente, ont réellement mis en évidence cette réalité. Plusieurs issues de la transition existent : elle peut déboucher sur une consolidation démocratique; elle peut également aboutir à un retour du pouvoir autoritaire. Une autre issue mise en avant par les analyses et qui semble se généraliser en Afrique est le régime hybride, mais qui n'est en réalité qu'une sous-catégorie ou juste déformation du régime démocratique et/ou celui autoritaire. Cette thèse tente ainsi de cerner cette problématique liée au phénomène de changement politique et de mutation du pouvoir à travers l'étude d'un cas (la Guinée ) dans une période bien déterminée (2010-2021). La question qui se pose alors est la suivante : quelle est la validité de la démocratisation et de la dérive du pouvoir dans ce pays sur cette période ? En effet, l'année 2010 est marquée par la fin d'une succession de régimes militaires ou d'origine militaire et le retour des civils au pouvoir. Cependant, le processus de démocratisation enclenché pendant la transition dirigée par le général Sékouba Konaté et poursuivi dans la période postmilitaire par le régime politique civil, à sa tête Alpha Condé, a très vite montré ses limites, dans la mesure où la marche vers la démocratie a en fait laissé place à la dérive autoritaire du pouvoir. Et évidemment, l'une des implications de l'échec de la consolidation de la démocratie et de la dérive du pouvoir est l'intervention de l'armée, au moyen du coup d'Etat militaire. L'armée peut être amenée à s'emparer du pouvoir lorsque le processus de construction démocratique se trouve malmené par le pouvoir politique civil. Le coup d'Etat militaire du 5 septembre 2021 s'inscrit essentiellement dans ce cadre d'analyse.