Thèse en cours

Covariation des tissus dentaires et osseux dans la lignée humaine - Étude de l'influence de l'âge, du sexe et de l'origine dans les proportions tissulaires des humains modernes et évolution dans les genres Australopithecus, Paranthropus et Homo.

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Auteur / Autrice : Mathilde Augoyard
Direction : Clément Zanolli
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Anthropologie biologique
Date : Inscription en doctorat le 29/09/2021
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences et Environnements (Talence, Gironde ; 1999-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : De la Préhistoire à l'Actuel : Culture, Environnement et Anthropologie (Talence)

Résumé

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Des différences d'endostructure des dents, des os et de proportions des tissus ont été mesurées entre les représentants de la lignée humaine. Plus particulièrement, l'étude comparative de la structure et des proportions des tissus dentaires entre les humains modernes et les Néandertaliens a fait l'objet de nombreuses publications, ces derniers présentant une dentine plus volumineuse et largement plus épaisse en plusieurs points de la racine. Cette robustesse des tissus dentaires n'est pas sans rappeler celle décrite au niveau de de l'os mandibulaire et du squelette infra-crânien des Néandertaliens, diversement interprétée comme résultante de l'action de facteurs génétiques, environnementaux et/ou fonctionnels. Plus sûrement que dans le cas des racines dentaires, l'histoire biomécanique du squelette explique sans doute une part non-négligeable des différences dans l'épaisseur de l'os cortical et la géométrie diaphysaire interne des os longs entre les Néandertaliens et les humains modernes. Cependant, il est possible que les épaisseurs plus importantes mesurées au niveau de la dentine et de l'os cortical des Néandertaliens soient aussi/surtout dues à d'autres facteurs agissant durant leur développement. À la différence de l'émail, il y a de nombreuses similitudes entre la dentine et l'os comme leur composition organique, leur degré de minéralisation, leur origine embryonnaire et les réponses aux molécules de signalisation agissant lors du développement. A ce jour, peu de travaux ont combiné l'étude de la dentine et de l'os cortical afin d'explorer le rôle potentiel des facteurs fonctionnels, génétiques, épigénétiques et environnementaux sur le développement de ces deux tissus, et distinguer ainsi les structures qui résulteraient davantage d'une covariation entre les traits de celles qui témoigneraient d'une adaptation plus directe à l'environnement. Dans ce projet doctoral, il est proposé d'étudier l'influence de l'âge, du sexe et de l'origine dans la variation et la covariation entre les volumes/épaisseurs de dentine et d'os cortical dans des échantillons humains modernes et leur évolution dans les genres Australopithecus, Paranthropus et Homo. Grâce à la caractérisation fine d'un large échantillon diachronique et à des avancées méthodologiques, les questions suivantes seront soulevées : Quel est le degré de covariation entre la dentine et l'os cortical chez les hominines actuels et passés ? Quelle est l'influence de l'âge, du sexe, de l'origine géographique et de l'histoire évolutive sur ces tissus et leur covariation ? En quelles proportions les contraintes génétiques, structurelles et fonctionnelles contribuent-elles à la morphogenèse de ces tissus ? S'il existe effectivement une covariation, peut-elle être liée à une ou des origine(s) commune(s) ? Dans ce projet, les avancées récentes dans les domaines de la paléoanthropologie, de la biologie du développement et de la morphométrie 3D seront réunies et appliquées à l'étude conjointe des dents et des os dans un vaste échantillon diachronique composé d'hominines plio-pléistocènes et holocènes d'Afrique, d'Asie et d'Europe. En plus de permettre de préciser l'éco-sensibilité de certaines structures dentaires et osseuses, donc de fournir de nouveaux indicateurs pour la reconstruction paléoécologique et paléocomportementale, les résultats de ce projet doctoral pourront apporter des éléments permettant la réattribution d'éléments dentaires et infra-crâniens trouvés isolément à une même entité : espèce, groupe, voire individu. .