Thèse en cours

Les risques sanitaires et environnementaux liés à l'exposition aux substances nocives à l'épreuve du droit

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Auteur / Autrice : Simon Hutin
Direction : Farida Arhab-girardin
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit Privé
Date : Inscription en doctorat le 14/09/2022
Etablissement(s) : Tours
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences de la Société : Territoires, Economie, Droit - SSTED
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de Recherche juridique interdisciplinaire François Rabelais

Résumé

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Que doit-on entendre par « Les risques sanitaires et environnementaux liés à l'exposition aux substances nocives » ? La notion de « risques sanitaires et environnementaux » désigne un danger immédiat ou à long terme, plus ou moins probable auquel la santé publique et l'environnement sont exposés. Si on s'intéresse au rapport de la Caisse nationale d'assurance maladie pour l'année 2019, on s'aperçoit que 36% des assurés sociaux tout régime confondu, soit près de 24 millions de personnes, ont consommé des soins liés à une pathologie chronique (maladies cardiovasculaires, cancers, diabète, asthme, maladie digestive, …). Sur ces 20 dernières années, le nombre de personnes atteintes par de telles maladies a doublé. Si l'évolution démographique et le vieillissement ne sont pas étrangers à une telle augmentation, ils ne peuvent à eux seuls expliquer l'étendue du problème. Au travers de l'étude de l'ensemble des expositions auxquelles l'humain peut être confronté de son stade fœtale jusqu'à sa mort, il apparaît que le facteur environnemental occupe une place prépondérante dans la progression des pathologies chroniques. L'amiante, le plomb, la cigarette, les combustibles liquides générateur de pollution, certains médicaments tel que le Mediator ou la Dépakine, … Autant de substances d'origine industrielle qui ont vu leur nocivité reconnue et qui ont eu, et ont toujours, des conséquences sanitaires et économiques très importantes tant à l'échelle individuelle qu'à l'échelle de la collectivité. Ces substances n'ont pas fait l'objet de la même appréciation par le droit et par les politiques de santé publique. Quand certaines ont été interdites et ont donné lieu à l'instauration de mécanismes indemnitaires spécifiques, par exemple l'amiante, d'autres continuent d'être commercialisées malgré les risques qu'elles représentent pour la santé, tel est notamment le cas de la cigarette. Ce constat doit nécessairement nous interroger sur la place que devrait tenir le droit face à de tels risques sanitaires et environnementaux. A l'heure où la question des perturbateurs endocriniens et des nanoparticules continue de faire débat, où le glyphosate, herbicide controversé, vient de franchir une étape clé vers sa réautorisation en Europe, où le tribunal administratif de Paris a condamné l'État pour des « négligences fautives » dans le dossier du chlordécone, utilisé comme antiparasitaire aux Antilles entre les années 70 et 90, la question des conséquences juridiques de l'exposition aux substances nocives et de la place que devrait tenir l'État dans la prévention d'un tel risque apparaît comme très actuelle. Il convient donc de s'interroger : Quelles sont les réponses qu'offre le droit face à la multiplication des maladies chroniques liées aux expositions environnementales et quelles sont celles qui devrait être envisagées ?