La protection de l'intégrité morale du mineur
Auteur / Autrice : | Marie Hiridjee |
Direction : | Adeline Gouttenoire |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit privé et sciences criminelles |
Date : | Inscription en doctorat le 14/09/2022 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de droit (Talence, Gironde ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre européen d'études et de recherches en droit de la famille et des personnes (Bordeaux) |
Mots clés
Résumé
Alors que la maltraitance physique est plus facilement repérable et appréhendée juridiquement, la protection effective des mineurs suppose d'élargir cette protection au-delà des seules violences physiques, en prenant en compte la violence morale, celle qui porte atteinte à l'intégrité morale du mineur. La prise de conscience par le législateur de la nécessité d'offrir une meilleure protection des mineurs en France s'est traduite par le vote d'un certain nombre de textes visant à protéger le mineur, en allant au-delà de la seule maltraitance physique. En effet, la prise en compte par le Droit des besoins fondamentaux du mineur, introduit par la loi sur la protection de l'enfance du 5 mars 2007, contribue à élargir le spectre de la protection de l'enfance pour prendre en charge au plus tôt les défaillances parentales et éducatives et réduire le risque que ces pratiques basculent dans la violence physique. Ces évolutions du droit des mineurs attestent d'une volonté de prévenir, encadrer et réprimer certaines pratiques de nature à porter atteinte au bon développement du mineur, à sa santé, dans l'acceptation la plus large que ce terme puisse connaître. La protection de l'enfant par le droit français doit en effet inclure la protection de sa santé mentale et la garantie de son droit au bien-être. Cette évolution amorcée du droit du mineur maltraité est conforme à la Convention internationale des droits de l'enfant du 20 novembre 1989 qui prévoit notamment que les États parties s'engagent à prendre en considération l'intérêt supérieur de l'enfant dans toutes les décisions qui le concernent (art. 3) et lui assurent une protection contre toutes formes de violence, d'atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d'abandon ou de négligence, de mauvais traitement ou d'exploitation, y compris la violence sexuelle (art. 19). Néanmoins, alors qu'elles figurent parmi les premières formes de violences, les maltraitances psychologiques ou par négligences sont, en raison de leur nature plus diffuse quant à leurs conséquences sur le développement de l'enfant, parfois difficiles à repérer et à évaluer de sorte qu'elles échappent à la Protection de l'enfance et au Droit. Les atteintes à l'intégralité morale du mineur peuvent ainsi être qualifiées de violences ''invisibles'', « passives » ou encore « par omission ». Dès lors, dans quelle mesure l'évolution du Droit prend-elle en compte la particularité des atteintes faites à l'intégrité morale du mineur pour protéger ses droits et ses intérêts ? Dans quelle mesure le Droit peut-il garantir le droit au bien-être du mineur ?