L'assemblée de 1329 : transmission textuelle, répliques, interprétations (14e-20e )
Auteur / Autrice : | Thimothée Guyon |
Direction : | Pierre Chastang, Etienne Anheim |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2022 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | Sciences Sociales et Humanités |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Dynamiques Patrimoniales et Culturelles (Antiquité, Moyen-Âge, Temps Moderne) |
Référent : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines |
Mots clés
Résumé
L'assemblée de 1329 est un événement méconnu aujourd'hui. Pourtant, entre le XIVe et le XXe siècle, le souvenir de cette assemblée est resté présent au sein de différents groupes sociaux. Ce travail vise à faire l'histoire de cet événement et de sa mémoire. Cette approche sur le temps long a pour but de dégager les dynamiques mémorielles et les strates interprétatives pour ensuite faire l'histoire du temps court de l'événement. Cette assemblée est convoquée par le roi de France Philippe VI et réunit des barons et une vingtaine d'évêques devant son conseil royal pour évoquer les conflits entre les juridictions spirituelle et temporelle dans son royaume. Si elle exerce une faible influence dans son contexte immédiat, sa résonnance sur le temps long est toute autre. Un dossier documentaire, le Libellus Petri Bertrandi, est produit à l'issue de cet événement par l'un des participants. Ce dossier constitue la principale source et fut copié puis imprimé de nombreuses fois jusqu'en 1771. Ces reproductions attestent de la vitalité du souvenir de cette assemblée et de la nécessité de réactualiser sa connaissance au cours du temps. La thèse s'organise autour de trois grands axes. Le premier est celui de l'histoire du dossier documentaire, de ses traditions manuscrites et imprimées. Il s'agit de revenir sur sa construction originelle, de saisir ses différentes formes de production, de diffusion et de réaliser une édition critique. Cela permet, ensuite, de comprendre comment se sont constituées et ont évolué les mémoires de l'assemblée de 1329 à travers une approche matérielle et sociale des textes et de leurs réceptions. Cet axe consiste à analyser l'élaboration d'une conscience historique par les acteurs politiques à partir de la réactualisation du souvenir de l'assemblée dans le cadre de débats sur le gallicanisme, la laïcité, l'enjeu de la prééminence impériale sur la papauté ou encore sur la place de la juridiction spirituelle face à la juridiction temporelle. Enfin, le dernier axe revient sur le temps court de l'événement, affranchi des lectures postérieures, pour le replacer dans son contexte politique et intellectuel à l'échelle européenne et saisir les enjeux de son déroulement. Étudier cette assemblée de façon diachronique permet notamment de voir l'usage de son souvenir dans la construction des rapports entre l'Église et l'État jusqu'à la loi de séparation en 1905. Ce travail aborde aussi le processus d'institutionnalisation des assemblées prémodernes et l'élaboration de théories sur les juridictions du royaume de France, permettant ainsi de réaliser une histoire totale de l'assemblée de 1329.