La fidélité à la Constitution : étude du serment aux États-Unis.
Auteur / Autrice : | Mathilde Ambrosi |
Direction : | Marie-Claire Ponthoreau-landi |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Inscription en doctorat le 13/09/2022 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de droit (Talence, Gironde ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CENTRE D'ÉTUDES ET DE RECHERCHES COMPARATIVES SUR LES CONSTITUTIONS, LES LIBERTÉS ET L'ÉTAT |
Mots clés
Résumé
Aux Etats-Unis, le président jure de « préserver, protéger et défendre » la Constitution. Parallèlement, le vice-président, les députés et sénateurs jurent de « soutenir et défendre » le texte constitutionnel. De plus, les magistrats siégeant à la Cour suprême fédérale prêtent à la fois le serment de « soutenir et défendre » la Constitution et celui d'accomplir loyalement et impartialement les devoirs leur incombant en vertu de cette même Constitution. Les différences textuelles existant entre les différents serments ne sont guère anodines, et révèlent différents rapports à la Constitution, qui seront appréhendés dans le cadre de la recherche doctorale. En principe, le serment engage celui qui le prête, mais sa nature juridique hybride complexifie grandement la détermination des engagements impliqués, ainsi que la reconnaissance d'une éventuelle violation. Des interrogations pèsent sur la véritable valeur normative du serment. Les acteurs mentionnés prêtent un serment à l'égard de la Constitution, qui les engage, assez logiquement, à la respecter, mais il semble que la nature de cet engagement soit plus vaste, et que le serment vise en réalité à les circonscrire dans un cadre précis. Il s'agit justement de l'amorce de la notion de fidélité à la Constitution, qui constitue le véritable cur de la recherche doctorale. La fidélité, en théorie, implique un engagement. Le serment et la fidélité à la Constitution ne peuvent qu'être liés, car tous deux impliquent un « attachement performatif ». Le caractère éminemment solennel du serment et le cérémonial lié à sa prestation lequel comporte le discours inaugural en font un moment constitutionnel (Bruce Ackerman) absolument primordial, qui scelle un fort engagement envers la Constitution. La recherche présentera une étude du serment comme expression du principe de fidélité à la Constitution. Elle aura vocation à développer les différents serments prêtés aux États-Unis par des acteurs institutionnels et politiques majeurs, mais aussi à mettre en exergue les limites revêtues par la pratique du serment. Effectivement, la véritable effectivité du serment demeure incertaine, et gagnerait à être davantage analysée. Surtout, la violation du serment peut ne pas être reconnue au niveau juridictionnel, puisqu'aucun organe n'en est spécialement chargé. Le serment est ainsi symptomatique des éventuelles lacunes de la garantie juridictionnelle de la Constitution, et pourra engendrer l'étude d'une garantie politique de cette dernière.