Thèse en cours

Analyse des mécanismes de dégradation des cellules et mini-modules en pérovskite : développement de méthodologies et de modèles phénoménologiques

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Auteur / Autrice : Juan pablo, medina flechas Juan pablo medina flechas
Direction : Philip Schulz
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Chimie
Date : Inscription en doctorat le 01/03/2022
Etablissement(s) : Institut polytechnique de Paris
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'Institut polytechnique de Paris
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Photovoltaïque d'Île-de-France

Résumé

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La pérovskite est le matériau photovoltaïque émergent de la dernière décennie, atteignant récemment des performances à l'échelle du laboratoire supérieures à 25 % avec des prévisions de coûts inférieures à celles des cellules solaires au silicium . Le succès de la commercialisation de la pérovskite dépend de 3 paramètres clés : le coût, les performances et la durée de vie opérationnelle. Cependant, la stabilité des cellules solaires en pérovskite (PSC) est encore insuffisante, affectée par (i) des facteurs environnementaux et (ii) intrinsèques au matériau, en particulier lors du passage à l'échelle industrielle . Pour les dispositifs hybrides organiques-inorganiques aux halogénures métalliques pérovskites (MHP), plusieurs voies de dégradation ont été observées sous différents facteurs de stress tels que la chaleur, la lumière, les contraintes mécaniques, la polarisation inverse (reverse bias), et spécialement l'humidité et l'oxygène, entraînant des comportements transitoires sur les caractéristiques de la courbe courant-tension (JV) . Toujours, dans des conditions de fonctionnement réelles, le dispositif photovoltaïque sera exposé à de multiples facteurs de stress de ce type en même temps, étant ainsi sujet à plusieurs types de dégradation concomitants dans les couches et interfaces composant son architecture. Ce qui constitue un véritable défi pour les chercheurs dans le domaine de la fiabilité et rend l'analyse des défaillances encore plus complexe . L'instabilité actuelle du PSC et la dégradation rapide des performances constituent un verrou technologique important qui doit être atténué si nous voulons inclure des matériaux MHP dans les dispositifs photovoltaïques commerciaux. Par conséquent, ça proposition de thèse vise à analyser les principaux mécanismes de dégradation présents sur les dispositifs à pérovskite, pour développer les méthodologies et les modèles phénoménologiques nécessaires à ses tests de stabilité et de fiabilité. Tout le temps que, c'est une activité clé pour TotalEnergies, actuellement en développement à l'Institut Photovoltaïque d'Île-de-France (IPVF), ceci à travers l'étude de cellules et de mini-modules pour des applications tandem. Dans un premier temps, il est crucial d'étudier de manière reproductible et fiable la stabilité intrinsèque des PSC, qui dépend d'un ensemble de dynamiques électroniques et physico-chimiques incontournables présentes dans les conditions réelles de fonctionnement solaire, comme l'électrochimie (champ électrique et flux de charges ou migration des ions et des lacunes), thermique (par exemple, cristallisation de la pérovskite, transitions de réseau ou ségrégation de phases) et photochimique (formation de défauts et de produits de décomposition dans la pérovskite et/ou la couche de transport de trous (HTL), etc.). Par conséquent, en 2020, les principaux acteurs dans le domaine de la pérovskite ont proposé un consensus (protocoles ISOS) pour évaluer et rapporter correctement les performances et les mesures de stabilité des dispositifs PV organique et en pérovskite . Donc, il est prévu de contribuer à la mise en œuvre d'une méthodologie reproductible à l'IPVF pour effectuer des études dédiées et comparatives, où l'impact des protocoles ISOS et des tests standardisés comme l'IEC est étudié sur la dégradation des échantillons . Ainsi, il sera utilisé un équipement de pointe pour la caractérisation indoor et les tests de fiabilité (c'est-à-dire, caractéristiques courant-tension (IV), suivi du point de puissance maximale (MPP), Suns-Voc, light soaking, damp heat, reverse bias, vieillissement sous chambre climatique et mesures de spectroscopie d'impédance, etc.) disponibles sur les installations à l'IPVF & TotalEnergies/T-lab. En parallèle, le fonctionnement des dispositifs encapsulés sera analysé en conditions extérieures réelles dans les installations du site d'essai SIRTA (Site Instrumental de Recherche par Télédétection Atmosphérique) de l'Ecole Polytechnique. À partir de là, il sera possible de corréler les principaux mécanismes de dégradation en comparant en continu les pertes de performances observées indoor et outdoor, ainsi qu'en reliant les données expérimentales aux outils de modélisation appropriés pour séparer des dynamiques convolutées sur le comportement des dispositifs en pérovskite . Pour les mécanismes de dégradation impliquant une modification chimique dans une couche ou à une interface, il sera effectué des analyses physico-chimiques avancées pour développer des indicateurs de perte associés aux changements de propriétés optiques et structurales des dispositifs. Principalement, ceux observables par absorption UV-visible, photoluminescence (PL), ainsi que par microscopie électronique (SEM) et diffraction des rayons-X (XRD). D'autres techniques telles que la spectroscopie de photoémission rayons-X (XPS) ou d'émission optique à décharge luminescente (GD-OES) seront utilisées pour valider les changements stœchiométriques des matériaux et des interfaces pour les systèmes sélectionnés . À cette fin, la configuration d'une base de données complète d'échantillons ''âgés'' permettra d'identifier des signatures de dégradation similaires et de les relier à: (i) la composition de l'échantillon (c'est-à-dire, la structure du PSC et les processus de fabrication utilisés), (ii) les conditions de vieillissement et de stockage (par exemple, température, humidité, lumière/obscurité), ainsi que (iii) l'impact des conditions réelles d'éclairage de fonctionnement, telles que le cycle jour/nuit sur les appareils qui pourraient présenter des caractéristiques réversibles et/ou des propriétés d'auto-guérison . Par suite, permettant de comprendre l'impact des procédés de fabrication sur la stabilité et la fiabilité des dispositifs en pérovskite (par exemple, gravure laser, interconnexions, comparaison de croissance de revêtement spin vs slot-die et mono-étape vs multi-étape), ainsi que de proposer des modèles phénoménologiques pour prédire et anticiper la dégradation sur une période donnée sur la base des protocoles ISOS. Ces résultats seront publiés dans des revues scientifique et présentés lors de conférences internationales.