Lectures politiques des corps souffrants dans le contexte du capitalisme avancé. Le roman espagnol contemporain d'autorité féminine.
Auteur / Autrice : | Emma Chenna |
Direction : | Catherine Orsini-Saillet |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Études Hispaniques et Hispano-Américaines |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2022 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale langues, littératures et sciences humaines (Grenoble, Isère, France ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut des Langues et des Cultures d'Europe, d'Amérique, d'Afrique, d'Asie et d'Australie |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
« En principio, [ ] no partir de un continente, una patria o una casa, sino de la geografía más cercana: el cuerpo », prescrit Adrienne Rich, faisant du corps le lieu depuis lequel prendre la parole et inscrire tout engagement politique. Or, le capitalisme avancé génère des corps souffrants, car soumis à des impératifs contradictoires et dissimulés par « l'idéologie [qui] ne dit jamais je suis idéologique ». C'est là qu'intervient la littérature, comme instrument de réappropriation d'une corporéité problématique, qui reflète un système de domination. Un corpus exclusivement féminin permet alors d'étudier comment les grandes figures du panorama littéraire espagnol actuel s'emparent du discours autour du corps, révélant par la même occasion la double pression exercée par la société marquée par le capitalisme tardif d'une part, et par le patriarcat de l'autre. La douleur comme symptôme d'un malaise social est donc à l'origine de la prise de parole, mais aussi au cur du processus de dévoilement des mécanismes de l'idéologie dominante. Par conséquent, l'étude de l'écriture du mal-être dans le roman espagnol contemporain d'autorité féminine permet de refaire le lien entre la littérature et le politique, entre l'expérience de la douleur et l'idéologie dominante, entre l'intime et le collectif.