Les miroirs aux princesses. Reflets et facettes littéraires du pouvoir féminin à la fin du Moyen Âge.
Auteur / Autrice : | Jeanne Mousnier-lompré |
Direction : | Fleur Vigneron, Maria Morras, Estelle Doudet |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Lettres et arts spécialité littératures française et francophone |
Date : | Inscription en doctorat le 05/09/2022 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes en cotutelle avec Université Pompeu Fabra |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale langues, littératures et sciences humaines (Grenoble, Isère, France ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : UMR 5316 Litt&Arts (Arts & Pratiques du Texte, de l'Image, de l'Ecran & de la Scène) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Si la dénomination du « miroir au prince » ou « miroir du prince » se trouve aujourd'hui inscrite dans plusieurs langues (speculum principum, Fürstenspiegel, mirror for prince, espejo de príncipes) et renvoie à un type de textes étudié et défini par l'historien Einar Már Jónsson comme « un traité écrit pour un prince et en général dédié à lui qui a pour objet principal de décrire le prince idéal, son comportement, son rôle et sa situation au monde » (Jónsson, 1995), il est plus rare de rencontrer la terminologie de « miroir aux princesses » ou « miroir de princesses » tant dans les textes médiévaux que dans les études récentes. En effet, contrairement à des uvres comme le Speculum regum de Godefroi de Viterbe (1180-1183) ou le Speculum regis Edwardi III de Guillaume de Pagula (1332), les traités d'éducation adressés aux femmes puissantes de la fin du Moyen Âge préfèrent employer le nom de dames, leur genre et leur appartenance générale à la noblesse, auxquels renvoie l'étymon domina, prenant alors le pas sur les spécificités de leur pouvoir princier. Loin de considérer cette divergence terminologique comme un détail, nous partons de l'hypothèse que la rareté des « miroirs aux princesses » désignés comme tels, à une période de la littérature médiévale pourtant caractérisée par l'expansion sans précédent des textes éducatifs destinées aux femmes, serait révélatrice d'un système de représentation qui, au fondement de discours éducatifs généraux adressés aux princes et princesses, a travaillé le genre d'une manière complexe dans l'exercice du pouvoir politique. Il s'agit de proposer une lecture des « miroirs aux princesses » qui ont fleuri en français et dans d'autres langues européennes à une époque où régnaient de nombreuses reines et régentes et où la question du pouvoir au féminin était débattue dans les textes nés au cur de la querelle des femmes (Viennot, 2006). L'objectif spécifique sera de démontrer l'entrelacement des enjeux génériques et genrés dans les traités d'éducation dédiés aux femmes destinées à monter sur le trône et d'analyser, sous un angle littéraire, les reflets, facettes et doubles de la figure de la princesse que projette la métaphore structurante du miroir.