Acteurs non-étatiques violents en Syrie : émergence, retrait et survie
Auteur / Autrice : | Mona Alameh |
Direction : | Fabrice Balanche |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie, Aménagement, Urbanisme |
Date : | Soutenance le 04/04/2024 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Environnement, ville, société (Lyon ; 1995-....) |
Jury : | Président / Présidente : Karine Bennafla |
Examinateurs / Examinatrices : Fatiha Dazi-Héni, Cyril Roussel | |
Rapporteur / Rapporteuse : Taline Ter Minassian, David Romano |
Mots clés
Résumé
En juin 2011, 200 opposants du régime autoritaire syrien se sont réunis à l'hôtel Damas Semiramis pour appeler à une transition pacifique vers la démocratie et à la fin du monopole de la famille Assad sur le pouvoir, avertissant que le chaos pourrait prévaloir. Cet événement pacifique marque les prémices de la guerre en Syrie. Le régime du président syrien Assad devient par la suite de plus en plus répressif et les manifestations progressivement violentes jusqu'à ce qu'une guerre totale oppose une opposition armée au régime.La guerre civile en Syrie a alimenté les rivalités régionales, exacerbée les identités religieuses et ethniques et permis l'expansion transnationale en Syrie d'acteurs armés non étatiques violents (ci-après dénommés AVNE), soutenus par des puissances régionales et internationales. L'accent mis sur ces AVNE et leur relation avec la nouvelle théorie de la guerre de Marie Klador sera le point principal de cette thèse, illustré par l’exemple de la Syrie. Cet angle a été choisi compte tenu de la lente progression que ces mouvements ont commencé à prendre depuis les années 80, culminant avec le rôle massif qu'ils ont joué dans la vague de troubles post-2011 qui a façonné la région du Moyen-Orient et qui semble de propager aujourd’hui en Afrique et jusqu’à un certain point en Europe. La guerre en Syrie et l'émergence de la AVNE s'est inscrite dans une vague de révolutions régionales et d'activisme mondialisé. Celle-ci tombent dans le cadre des théories de la Nouvelle Guerre a la géopolitique et le terrorisme. La Syrie avait après tout une position géographique et une composition unique. Au nord, elle était reliée à la Turquie et offrait une porte d'entrée vers l'Europe. L'Iran considérait ainsi la Syrie non seulement comme un partenaire essentiel de sa coalition mais comme un pont terrestre la reliant à son mandataire libanais. Au sud, la Syrie avait un accès direct au conflit israélo-arabe à travers le Golan occupé, et à la Jordanie au sud-est. C'était le seul avant-poste naval russe sur la mer Méditerranée. Les pays du Golfe regardaient la relation entre la Syrie et l'Iran avec méfiance et voulaient rompre l'alliance entre eux. Les enjeux en Syrie étaient donc importants. L'émergence de ces nouveaux acteurs non étatiques des pays voisinns dans la guerre en Syrie ouvriraient la voie aux « Nouvelles Guerres » de Marie Kaldor, l'un des grands principes autour desquels s'articule cette thèse. Note au lecteur :Beaucoup de choses ont changé depuis les recherches et la rédaction de cette thèse, comme l’enquête de terrain en Syrie, dans les derniers jours de l’État islamique, en 2019, quelques mois avant la chute de la ville de Baghouz.Attention : la thèse ayant été menée en pleine guerre avec des combattants de différents groupes jihadistes en Syrie, en Jordanie, ainsi que des combattants du Hezbollah, de nombreuses sources ont dû rester anonymes pour protéger leur sécurité et celle de l’auteur.