Thèse en cours

Exploration du mode de vie parasitaire dans les écosystèmes marins

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Auteur / Autrice : Clément Leboine
Direction : Betina Porcel
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2022
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Structure et Dynamique des Systèmes Vivants
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Génomique métabolique - DRF/JACOB/Génoscope
référent : Université d'Évry-Val-d'Essonne (1991-....)

Résumé

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Le parasitisme, très fréquent dans la nature, est une source majeure de pression évolutive tant pour les hôtes que pour les parasites. L'interdépendance d'un parasite et de son hôte (et la pression environnementale qui est associée) a progressivement façonné les génomes de parasites, les conduisant à évoluer vers des formes de plus en plus spécialisées et dépendantes vis-à-vis de leurs hôtes. L'émergence du parasitisme a eu lieu à plusieurs reprises à travers l'arbre de vie, suivant en outre plusieurs voies parallèles dans certains Phyla (Lukeš et al., 2014; Mathur et al., 2019; Rueckert et al., 2019), conduisant souvent à des réductions de la taille du génome et, dans certains cas, du nombre de gènes initialement présents comme un répertoire génétique ancestral commun. Cette réduction du nombre de gènes touche principalement ceux impliqués dans les capacités anabolisantes du parasite suite au développement de stratégies pour obtenir des nutriments de leurs hôtes. Simultanément, de nouvelles fonctions sont acquises par le parasite afin de de construire des interfaces dynamiques avec des hôtes autant pour l'invasion que pour la maintenance a l'intérieur de l'hôte, mais également pour s'adapter à de nouveaux hôtes et ainsi prévenir l'extinction. Les effecteurs impliqués dans l'interaction hôte-parasite ont été étudies chez les Apicomplexa et les Kinetoplastida depuis de nombreuses décennies. Ces groupes sont des cibles remarquables pour étudier comment les contraintes environnementales ont modelé les génomes des parasites au cours de l'évolution. Leurs représentants le plus connu sont des parasites intracellulaires des vertèbres responsables de maladies humaines et vétérinaires comme le paludisme, la toxoplasmose, la maladie du sommeil entre autres, qui correspondent aujourd'hui à des références majeures pour ces phyla. Néanmoins, une partie importante des moteurs de la diversité génétique, permettant de mieux comprendre la transition entre un stade autonome et la vie parasitaire, reste potentiellement à découvrir dans des niches écologiques très peu représentées (Boisard & Florent, 2020; Leung, 2017), telle que la communauté planctonique (Bjorbakmo et al., 2020). Cette thèse a pour objectif d'explorer le composant eucaryote du plancton (Carradec et al., 2018; Vorobev et al., 2020; Delmont et al., 2020) par des approches «omiques» à la recherche des «marqueurs de style de vie parasitaire» au sein de la biodiversité marine. Ainsi, la combinaison des approches gène-, génome- et communautés-centre permettra non seulement l'identification de «marqueurs de vie parasitaire» pour chacun de ces taxons, mais aussi la compréhension de leur fonctionnement et leur intégration dans les modelés biogéochimiques globaux. Ceci conduira potentiellement entre autres à l'identification d'effecteurs parmi des données de metagénomique/ metatranscriptomique eucaryote sans assignations taxinomiques fiables, et apportera ainsi un éclairage nouveau sur des organismes et/ou des branches de l'arbre de la vie à ce jour mal caractérisées ou sous-étudiées (Salomaki et al. 2021, Boisard et al. 2021).