Thèse en cours

Profil de spéciation du cadmium dans le sang chez pour le suivi de salariés exposés professionnellement.

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Auteur / Autrice : Mathieu Melczer
Direction : Ryszard Lobinski
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Chimie analytique
Date : Inscription en doctorat le 19/11/2021
Etablissement(s) : Pau
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Exactes et leurs Applications
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des sciences analytiques et de Physico-chimie pour l'Environnement et les Matériaux

Mots clés

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Résumé

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Le cadmium est un métal toxique, même à très faibles concentrations, qui peut engendrer des effets néfastes sur la santé, tels que des atteintes rénales, osseuses et hépatiques. Par ailleurs, classé en catégorie 1 par le CIRC en raison de sa cancérogénicité avérée chez l'Homme, il reste toutefois encore particulièrement présent en milieu professionnel malgré des restrictions d'usage. L'évaluation des expositions des travailleurs à faibles doses, est donc essentielle et repose sur un suivi biologique adapté. Ce travail de thèse vise à développer des méthodes d'analyse spécifiques dans le sang pour un suivi biologique pertinent. En effet, le sang, matrice centrale de l'organisme, possède deux composantes temporelles d'élimination du cadmium, relatives aux différentes formes physico-chimiques : une composante à long terme (plus de dix ans) et une à court terme (moins de trois mois). L'étude de ces deux composantes a été réalisée par des analyses spécifiques des fractions sanguines érythrocytaire et plasmatique. Une spéciation du cadmium dans le plasma a notamment été mise en œuvre afin de différencier les complexes cadmium-métalloprotéines. Par ailleurs, les méthodes ont été envisagées afin d'anticiper des moyens de prélèvements moins invasifs et mieux acceptés par les travailleurs. Dans un premier temps, l'analyse des érythrocytes par single cell a été validée et comparée par scICP-MS et scICP-MS/MS. Ces techniques se sont révélées précises et sensibles, notamment en mode scICP-MS/MS, grâce à une gestion optimisée des interférences. Ces analyses ont également montré une grande efficacité pour analyser de très faibles volumes de sang (<0,1 µL). Dans un second temps, la quantification des métalloprotéines dans le plasma a été réalisée par HPLC(SEC)-ICP-MS/MS. Cette approche a été validée sur des échantillons de plasma dopés en cadmium et en métalloprotéines d'intérêt (albumine et métallothionéines), ainsi qu'en quantifiant des isotopes naturellement présents dans le sang. À l'issue de ces développements, un protocole d'analyse applicable à des volumes de quelques microlitres de sang a été proposé. Finalement, les méthodes ont été testées en conditions réelles et comparées aux analyses conventionnelles déployées lors d'une campagne de suivi biologique en entreprise. Les résultats ont montré une cohérence globale entre les différentes analyses réalisées, spécifiques et classiques. D'une manière générale, le cadmium a été majoritairement retrouvé dans les érythrocytes et complexé à l'albumine dans le plasma. En revanche, les métallothionéines n'ont pas pu être quantifiées lors de ce suivi biologique de travailleurs, tandis que la méthode de dosage intra-érythrocytaire par single cell n'a pas été suffisamment sensible. Par ailleurs, un complexe cadmium de 30 kDa, potentiellement formé d'apolipoprotéines, a été identifié de manière spécifique entre des travailleurs « opérateurs » et « administratifs », mais n'a pas pu être quantifié. En conclusion, ce travail propose des méthodes innovantes et sensibles pour le dosage du cadmium dans les érythrocytes et la spéciation dans le plasma. Ces techniques, applicables au suivi biologique des travailleurs exposés, contribueront par ailleurs à une meilleure compréhension de la distribution et du métabolisme du cadmium dans l'organisme.