Thèse en cours

Alchimie et astrologie dans les livres centraux du Baldus de Théophile Folengo, entre les éditions Toscolanense (1521) et Cipadense (1535?)

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Triangle exclamation pleinLa soutenance a eu lieu le 24/04/2024. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Fabiola Bartolucci
Direction : Jean-Marc MandosioSebastiano Gentile
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire et Histoire de l'Art
Date : Inscription en doctorat le 01/01/2021
Soutenance le 24/04/2024
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres en cotutelle avec Université de Cassino
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Savoirs et pratiques du Moyen Âge à l'époque contemporaine
établissement opérateur d'inscription : EPHE PARIS

Mots clés

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Résumé

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Sous le pseudonyme de Merlin Cocaio, un Liber macaronices, poème héroï-comique en 17 livres, narrant les aventures de Baldo, est publié à Venise en 1517. L'auteur caché derrière ce pseudonyme est Teofilo Folengo, qui écrit en hexamètres macaroniques. Le poème s'inscrit dans la sphère de la littérature en langue macaronique, qui compte à l'époque des poèmes sans ambitions. La Macaronea folenghiana est, en revanche, un produit beaucoup plus raffiné, avec tout un appareil de gloses attribué à un certain Aquario Lodola, en hommage ironico-burlesque à la tradition virgilienne. Trois autres éditions ont été publiées: la Toscolanense en 1521, la Cipadense (probablement publiée entre 1534 et 1536) et la Vigasio Cocaio, posthume (1552). Il existe d'importantes variantes entre les quatre versions et dans la lignée des études sur les variantes, le problème des motivations sous-jacentes à la publication du Cipadense est particulièrement intéressant. Le présent travail se concentre sur l'analyse des hypothextes classiques et médiévales - de nature scientifique ou poétique - que l'on trouve dans les trois livres centraux du Baldus, en prenant pour référence les éditions Toscolanense et Cipadense. Le sujet de ces trois livres - qui servent de charnière entre la première partie (qui raconte les aventures terrestres du héros et de ses compagnons) et la deuxième (un voyage maritime aventureux qui conduira la brigade à combattre les sorcières et les démons en enfer) - est représenté par un épisode alchimique et un épisode astrologique. Ces deux éditions sont les plus intéressantes, de mon point de vue, à la fois pour leur diversité formelle et parce qu'elles montrent le caractère naissant du Macaroni de Folengo à deux moments différents de la vie de l'auteur. Folengo était un moine bénédictin et, de 1525 à 1534, il quitta le monastère en raison de désaccords avec l'ordre. L'œuvre macaronique était considérée comme subversive par rapport à la culture monastique traditionnelle, ce qui explique pourquoi l'édition Cipadense était considérée comme une palinodie par rapport à la forme perturbatrice de l'édition Toscolanense antérieure. Mais l'analyse effectuée dans ce travail fait apparaître une situation beaucoup plus complexe, dans laquelle le macaronique est configuré comme une langue d'art dans laquelle l'imitation, la parodie et l'interférence d'hypotextses jouent le même rôle que la mescidance linguistique. Il est évident que le Folengo qui écrit le Cipadense n'est plus le jeune moine de 1521, qu'il a vécu d'autres expériences, qu'il a voyagé et qu'il a rencontré des personnes d'autres milieux. Il est évident que l'esprit de curiosité et le désir de connaissance, que nous pouvons observer dans les personnages du Baldus, sont les mêmes que ceux qui animent le Folengo humaniste. Le caractère encyclopédique des œuvres médiévales est présent dans les deux digressions, mais dans le Cipadense, on constate que l'interférence entre les sources est plus subtile au point de trahir davantage l'horizon d'attente du lecteur. De même, l'ambivalence des lieux décrits: la caverne protégée par une fée, où se trouve un planétarium alchimique; le voyage en mer qui se transforme en voyage dans les sphères célestes, sont tous deux le fruit d'une imagination qui s'appuie sur une vaste tradition écrite. En outre, les deux épisodes sont menés par des masques à la moralité douteuse qui occupent plus d'espace sur la scène que le protagoniste: un conservateur herbolique de gloses dans la Toscolanense (qui disparaît dans la Cipadense), un gitan astrologue, un bouffon et un troubadour qui acquièrent de plus en plus d'espace dans la structure narrative de la Cipadense. Ce qui est certain, c'est que toute l'architecture du poème repose sur ces fondations incertaines, de sorte que nous ne pouvons pas être sûrs de la véritable intention de Folengo: nous révéler un savoir caché ou, simplement, se moquer des modèles livresques évoqués.