Stratégie de lutte intégrée contre les scolytes des baies du caféier basée sur leur capacité de dispersion en climat équatorial, en Indonésie.
Auteur / Autrice : | Marich Nur maqsalina |
Direction : | Christian Cilas, Purnama Hidayat |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | BIDAP-Sciences Agronomiques |
Date : | Inscription en doctorat le 31/12/2021 |
Etablissement(s) : | Université de Montpellier (2022-....) en cotutelle avec Institut Pertanian Bogor (IPB University), |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale GAIA Biodiversité, agriculture, alimentation, environnement, terre, eau (Montpellier ; 2015-...) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : PHIM - Plant Health Institute Montpellier |
Mots clés
Résumé
Le scolyte des baies du caféier (CBB), Hypothenemus hampei (Ferrari) (Coleoptera : Curculionidae), est le principal ravageur du café au monde, affectant tous les pays producteurs. La dynamique des populations de ce ravageur est étroitement liée à la phénologie de la plante hôte, aux variations climatiques et à la présence de la biodiversité dans les exploitations. Dans les régions productrices de café d'Amérique centrale caractérisées par un climat de type tropical, des programmes de lutte intégrée (sans utilisation d'intrants chimiques) adaptés à la dynamique du ravageur ont été développés avec succès et sont efficaces pour réduire les populations de scolytes et les pertes associées. Cependant, ces programmes ne sont pas adaptés aux conditions équatoriales existant dans certains pays producteurs, notamment en Indonésie. Dans ce pays, la province de Nord Sumatra produit un café de haute qualité (Mandheling et Lintong) qui représente 33,2% du volume total de café Arabica indonésien. Cette production est principalement assurée par des petits producteurs mais est fortement menacée par des rendements relativement faibles et une forte dégradation de la récolte due à l'infestation par le scolyte. Les populations de ce ravageur sont présentes tout au long de l'année en raison de l'absence d'une saison sèche marquée, spécificité du climat équatorial, qui favorise l'étalement de la période de fructification. L'absence de récoltes sanitaires et les pratiques post-récolte au sein des plantations favorisent également des niveaux élevés d'infestation in situ. La biodiversité arboricole et herbacée associée aux cultures de café peut aussi avoir des effets négatifs sur les populations de scolytes, principalement à travers son effet sur le microclimat. Dans cette thèse, nous proposons de mieux comprendre comment la dynamique des populations de scolytes, soumise au climat équatorial, peut être modulée par les pratiques des producteurs (pratiques post-récolte, gestion agronomique des parcelles) et par la biodiversité associée à l'exploitation, afin de proposer des stratégies de lutte intégrée contre le scolyte. En particulier, nous étudierons les mécanismes de dispersion des formes migratoires du scolyte du café par des expériences de marquage-lâcher-recapture à partir de sites d'infestation existants dans les systèmes de production. Sur la base d'une approche interdisciplinaire et inclusive, nous évaluerons et mettrons en place des programmes efficaces de contrôle du scolyte du fruit du caféier compatibles avec une production durable de café dans cette région. Notre approche et nos méthodes seront principalement basées sur l'inclusion des agriculteurs tout au long du travail grâce à la modélisation d'accompagnement et en adaptant un modèle SMA développé en Amérique Centrale. Cette thèse s'appuiera sur les connaissances acquises ces dernières années dans la région du lac Toba, au nord de Sumatra, dans le cadre de la coopération scientifique existante entre le CIRAD, l'Institut Pertanian Boghor et IndoCafCo.