Thèse soutenue

Investigation sur la texture, structure et la composition chimique de possibles microfossiles Archéen, et kérogène associé, en utilisant des analyses pétrographique et chimique à haute résolution spatiale

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Auteur / Autrice : Maxime Coutant
Direction : Kevin LepotEmmanuelle Javaux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la terre et de l'univers
Date : Soutenance le 23/09/2024
Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....) en cotutelle avec Université de Liège
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la matière, du rayonnement et de l'environnement (Lille ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'Océanologie et de Géosciences (LOG)
Jury : Président / Présidente : Gauthier Eppe
Examinateurs / Examinatrices : Johanna Marin Carbonne
Rapporteur / Rapporteuse : Jan-Peter Duda, Laurence Lemelle

Résumé

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Les investigations sur les traces de vie primitive constituent un domaine de recherche fondamental en Biogéosciences. L'utilité de diverses expertises pour déchiffrer les signatures de vie dans les roches demeure au cœur de questions ouverte: À quoi ressemble la première vie microscopique ? Quel métabolisme a-t-elle adopté en premier ? Comment ces micro-organismes peuvent-ils être préservés ? Malgré les conditions extrêmes de la Terre primitive: le volcanisme intense, l'hydrothermalisme et les bombardements météoritiques, des traces de communautés microbiennes benthiques appelées stromatolites ont été découvertes dans des roches de l'Archéen (4 - 2,5Ga). Les dépôts de chert contenant du matériel carboné peuvent contenir des microfossiles putatifs. Aucune association claire entre ces microfossiles putatifs et les stromatolites n'a été établie. Les comparaisons avec des microfossiles plus jeunes et des biomorphes posent la question de savoir si des objets du Paléo-Mésoarchéen peuvent être considérés comme authentiques. La biogénécité de ces structures carbonées reste douteuse.Cette thèse explore, grâce à des methodes de haute résolution, ces microstructures afin de déterminer si leur morphogenèse est expliquée par des processus biogéniques ou abiogéniques. Diverses morphologies carbonées sont considérées comme des microfossiles putatifs : des filaments, des sphéroïdes et des lentilles. Ces objets sont examinés de manière critique dans plusieurs de roches archéennes, cherchant des preuves de syngénécité et de cellularité. Les cherts sont connus pour favoriser la production de biomorphes, potentiellement associés à des fluides hydrothermaux, minéralogiques ou organiques exogènes. Une révision claire des critères de définition si une microstructure est un fossile est suggérée ici.Les sphéroïdes et lentilles des cherts du 3.4Ga Strelley Pool Formation et du 3.0Ga Farrel Quartzite au Craton de Pilbara (Australie occidentale) ont été ciblées pour découvrir et tester de nouveaux caractères significatifs afin de déterminer leur origine. Nous avons utilisé une combinaison de microscopie électronique à transmission à balayage jusqu'à l'échelle atomique, de diffraction d'électrons rétrodiffusés et de microscopie confocale à balayage laser. La matière carbonée d'un échantillon frais du Farrel Quartzite a été caractérisée par spectrométrie de masse assistée par laser dans le but de cibler individuellement des microstructures.Les sphéroïdes observés présentent des preuves de signature abiotique avec des structures carbonées coalescentes et nanoparticulaires en forme de paroi, incluses et traversant plusieurs cristaux. Les lentilles sont plus énigmatiques, car elles ne présentent pas ces caractéristiques intracristallines. Seuls les spécimens creux montrent des parois déformées et sub-continues aux joints de grain. D'autres, contiennent des structures sphéroïdales, parfois coalescentes, formées probablement de manière abiotique. Les «flanges» et parois subcontinues semble montrer une origine biogénique plutôt que des biomorphes abiotiques. La taphonomie de ces structures reste difficile à démontrer.Les lentilles montrent une hétérogénéité de texture de la matière carbonée à l'échelle atomique. Cette hétérogénéité ne permet pas de discriminer la biogénécité et l'abiogénécité. Cependant, l'organisation observée à l'échelle atomique est cohérente avec la dominance des clusters de carbone en spectrométrie de masse assistée par laser de la matière organique insoluble, ainsi que des polyaromatiques possiblement liés ou adsorbés.La force de cette étude réside dans les méthodologies couplées des sciences des matériaux - géochimie qui examinent jusqu'à l'échelle nanométrique la structure et la texture de la matière carbonée des microstructures. Cette étude apporte de nouvelles perspectives, basées sur des méthodologies pétrographiques et chimiques, concernant la biogénécité des microfossiles putatifs et leur matière carbonée associ