Reproduction familiale, mobilité sociale et élites seigneuriales au Canada : les multiples trajectoires au sein de la famille Drapeau (17e-19e siècles)
Auteur / Autrice : | Raphael Bergeron-gauthier |
Direction : | Jérôme Luther Viret, Benoît Grenier |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Inscription en doctorat le 01/12/2021 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine en cotutelle avec Université de Sherbrooke |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Humanités Nouvelles - Fernand Braudel (Nancy ; 2013-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CRULH - Centre Régional Universitaire Lorrain d'Histoire |
Mots clés
Résumé
La société québécoise des XVIIIe et XIXe siècles a connu des transformations d'ordres politiques, juridiques, socioéconomiques et culturels. La défaite des Français de 1759-1760 a occasionné un changement de régime et introduit des modifications considérables sur le plan juridique (Kolish, 1994). Dans le siècle qui suit, les mutations d'ordres socioéconomiques s'enchaînent : le secteur agricole se commercialise davantage (Ouellet, 1971), les échanges marchands sont plus nombreux et fréquents (Greer, 1985 / Pronovost, 1998), les milieux ruraux se modernisent (Paquet et Wallot, 1971 / Mathieu, 1996), l'industrialisation laisse derrière elle un monde préindustriel axé sur l'agriculture (Courville, 1988), et enfin, le régime seigneurial se « durcit » (Dessureault, 2009 et 2018) puis est aboli (Grenier, 2020). Ces changements s'observent en l'espace d'un siècle. La famille Drapeau, qui compte parmi ses membres le riche seigneur-marchand Joseph Drapeau (1752-1810) (Cyr et Dufour, 1987), a vécu et participé à ces différentes transformations sociales. D'abord paysanne dans la première moitié du XVIIIe siècle, les membres de la famille sont parvenus à transcender les nuds d'ascension de cette société d'Ancien Régime en accédant à différents postes de pouvoir: marchands, riches propriétaires fonciers et industriels, capitaine de milice, marguillier, seigneur et seigneuresses (20 seigneuries au total). L'étude de cette famille dans la longue durée, sur quatre générations plus précisément, reflète de nombreux paramètres de ces mutations. Il s'agira dans cette thèse de mettre en évidence les différentes conditions qui devaient être réunies dans ce Québec en transformation pour qu'une famille issue de la paysannerie puisse connaître une ascension socioéconomique considérable et la préserver dans la longue durée.