Étude contrastive de la nominalisation en français et en anglais
Auteur / Autrice : | Anthony Dexmier |
Direction : | Shona Whyte, Richard Faure |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langue, littérature et civilisation anglophones |
Date : | Soutenance le 06/12/2024 |
Etablissement(s) : | Université Côte d'Azur |
Ecole(s) doctorale(s) : | SHAL - Sociétés, Humanités, Arts et Lettres |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Bases, Corpus, Langage (Nice ; 2012-....) |
Jury : | Président / Présidente : Denis Jamet-Coupé |
Examinateurs / Examinatrices : Shona Whyte | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Christelle Lacassain, Vincent Renner |
Mots clés
Résumé
Cette thèse s'intéresse à la nominalisation en tant que phénomène syntaxique (type: [que la ville a été détruite]) et morphologique (type: [la destruction de la ville] et aux différents procédés de nominalisation en anglais et en français. Cette thèse envisage les deux types de nominalisations. Le français a la réputation d'utiliser fréquemment les nominalisations morphologiques. De nombreux suffixes déverbaux (permettant de transformer des verbes en nom) en anglais viennent d'ailleurs du français (<-ation>, <-ment>, etc.) L'anglais a également la réputation d'être plus verbale que le français. Pour tester cette hypothèse, nous avons construit un corpus de textes fictionnels et non-fictionnels traduits à la fois du français vers l'anglais et de l'anglais vers le français. Nous avons comparé les fréquences de nominalisations morphologiques (plus nominales) et de nominalisations syntaxiques (conservant plus de traits verbaux) à la fois en langue originale et en langue traduite. Dans la comparaison des deux langues en tant que langues de départ, les fréquences de nominalisations ne montrent pas de différence significative. La comparaison des corpus traduits fait néanmoins ressortir une préférence pour la nominalisation morphologique dans le sens anglais/français et pour la nominalisation syntaxique dans le sens français/anglais. L'acte de traduction semble avoir plus d'influence sur la manière de nominaliser que la langue d'écriture. La majorité des traductions se fait par l'équivalent syntaxique de la langue de départ. Dans les cas où la traduction utilise un procédé de nominalisation différent de la langue originale, le sens français/anglais aboutit à plus de nominalisations syntaxiques. Le sens anglais/français aboutit à plus de nominalisations morphologiques.Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les nominalisations morphologiques n'aboutissent pas nécessairement à une synthétisation de l'information en omettant des informations obligatoires dans une proposition. Les syntagmes nominaux dénotant des événements complexes (avec les participants par exemple) incluent tous les arguments d'une proposition de manière quasi-obligatoire. Cette étude suggère que les différences entre l'anglais et le français sont peu significatives et que l'acte de traduction a une influence majeure sur la manière de nominaliser. La langue traduite dans les corpus sélectionnés (souvent appelée translationese) diffère de la langue telle qu'on peut l'observer dans une version originale. Ce travail représente la première étape d'une recherche qui s'annonce prometteuse quand elle s'opérera sur d'autres corpus, y compris plus larges.