Thèse en cours

Couplage fin de modèles de ruine ductile et fragile pour la simulation de la transition: transfert de l'éprouvette à la structure

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Auteur / Autrice : Emmanuelle Catel
Direction : Jacques Besson
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Mécanique
Date : Inscription en doctorat le 01/04/2022
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Ingénierie des Systèmes, Matériaux, Mécanique, Énergétique (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre des Matériaux
Equipe de recherche : MEM - Mécanique Expérimentale et Matériaux - MAT
établissement opérateur d'inscription : Mines Paris-PSL

Résumé

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Dans le cadre des analyses de sûreté des composants métalliques du parc nucléaire français, la justification de l'intégrité des composants est basée sur la ténacité à l'amorçage du matériau. Or, la valeur de cette ténacité dépend de la géométrie (et notamment de la taille du front de fissure) de l'éprouvette utilisée pour l'évaluer. De plus, le changement de mécanisme de rupture dans la zone de transition ductile-fragile du matériau (la rupture par clivage est précédée par de la déchirure ductile) conduit à une dispersion importante de la ténacité dans cette zone. Les dossiers de sûreté sont basés sur une approche globale de la rupture avec une description très conservative de la ténacité à l'amorçage. Une meilleure compréhension et une modélisation fine des mécanismes de rupture dans la transition sont nécessaires pour justifier les gains de marges par rapport aux méthodes actuelles. Plusieurs applications sont identifiées : - la cuve des réacteurs d'une centrale nucléaire à eau pressurisée (REP) qui représente un enjeu important pour la sûreté du parc de production nucléaire. En effet, ce composant, contenant le coeur du réacteur avec les assemblages combustibles, est la seconde barrière de confinement des produits de fission. Actuellement, dans les dossiers de justification, les facteurs de marges les plus faibles sont obtenus dans la zone de transition ductile-fragile du matériau. - le tronçon commun ARE-ASG (circuit secondaire en entrée du générateur de vapeur), dans lequel une stratification thermique est observée en raison de la présence de deux fluides à températures différentes. Dans les REP 1300, en raison du positionnement horizontal de ce dernier, les efforts engendrés par le gradient thermique peuvent être importants. En raison des températures concernées, le matériau est dans ce contexte considéré dans la zone de transition fragile-ductile. - Critère de traitement fragile/ductile dans les dossiers : actuellement, dans les dossiers de sureté, le critère vis-à-vis du risque fragile ou ductile est très strict : si T<RTNDT+50°C, le risque de rupture fragile est considéré ; si T>RTNDT+50°, le risque de rupture ductile est considéré. Une modélisation plus fine de la rupture dans la transition pourrait permettre une requalification du conservatisme de ce critère. - Prise en compte de l'effet petit défaut : Expérimentalement une dépendance de la courbe de transition à la profondeur de défaut (appelé effet petit défaut) est mise en évidence sur des éprouvettes de même taille, constituées avec le même matériau : la transition se décale vers les basses températures pour les petits défauts. Cette augmentation de la ténacité pour les défauts peu profonds est liée au taux de triaxialité en pointe de défaut qui diffère dans les deux configurations. Une modélisation fine de la rupture dans la transition pourrait permettre une meilleure évaluation de l'effet petit défaut.