Thèse en cours

Unis dans la diversité : L'utilisation des symboles culturels dans les mobilisations Autochtones
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Auteur / Autrice : Élisa Tripotin
Direction : Susanne Berthier-FoglarLeila Inksetter
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Etudes anglophones
Date : Inscription en doctorat le 08/04/2022
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes en cotutelle avec Université du Québec à Montréal
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale langues, littératures et sciences humaines (Grenoble ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des Langues et des Cultures d'Europe, d'Amérique, d'Afrique, d'Asie et d'Australie

Résumé

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Les premiers mouvements sociaux des Peuples Autochtones ont vu le jour à la fin des années 1960. La résonnance des mouvements de lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis qui s'incarnent dans les actions de l'AIM (American Indian Movement) commencent à faire écho au Canada. De plus, la période est propice à la montée d'un sentiment commun dans les différentes communautés. Après un mécontentement suite à la politique du « Livre Blanc », et le manque de reconnaissance de leur participation à l'effort de guerre, de premières voix de résistance commencent à se faire entendre (Capitaine, 2014). Ce mouvement est amplifié par la reconnaissance des droits des Autochtones, notamment dans la Loi Constitutionnelle de 1982, et leur permet de s'organiser dans des actions de protestation au sein du territoire (Wilkes, 2006). Les communautés Autochtones canadiennes, qui représentent près de 630 groupes culturels, se rassemblent dans des revendications communes. Une nouvelle forme de spiritualité Autochtone unifiée, qui reprend plusieurs rituels et symboles de certaines communautés peut s'observer (Fonda, 2016). On parle alors de panindianisme. Cette alliance des symboles Autochtones a été étudiée par de nombreux auteurs pour sa dimension spirituelle (Adelson 2008, Brass 2008, Bousquet 2005). Mais il existe une certaine réticence à observer ce phénomène pour sa portée politique. Pourtant, la création d'un symbolique commune peut permettre de renforcer les mobilisations sociales Autochtones. Le mouvement pour les Femmes et Filles Autochtones Disparues et Assassinées (FFADA) illustre ce phénomène. De nombreuses manifestations ont lieu pour attirer l'attention sur les disparitions et meurtres touchant les femmes Autochtones. On y retrouve un grand nombre de symboles culturels pan-indiens. L'objectif de ce travail sera donc d'étudier ces mouvements pour la cause des FFADA afin de répondre aux problématiques suivantes : Comment les Peuples Autochtones parviennent à surmonter leur diversité afin de se rassembler dans des luttes collectives pourvues de symboles communs ? Quelle est l'influence de ces symboles sur la représentation des populations autochtones à la fois collectivement et au sein de la société ? Une méthode en trois temps sera utilisée. Une solide base d'entretiens sera réalisée avec des figures clés des mobilisations pour la cause des FFADA, membres de groupes culturels Autochtones distincts. Ces entretiens auront pour but de comprendre la signification que les symboles employés dans les mobilisations représentent pour ces personnes. Ils seront réalisés essentiellement durant la deuxième et la troisième année de doctorat. Pour mesurer l'influence des mobilisations sociales Autochtones sur l'opinion publique, un sondage sera réalisé auprès des populations allochtones. S'inspirant des méthodes de la psychologie cognitive, il s'agira de montrer des images de symboles Autochtones utilisés dans les manifestations, définis grâce aux entretiens, afin de mesurer le niveau de connaissances de ces éléments. Ce travail sera réalisé pendant la troisième année. Il s'agira enfin de comparer les différents termes employés par les articles de journaux pour parler des mobilisations Autochtones, de 1960 à nos jours. Pour cette étape, une analyse du nombre d'articles publiés, mais aussi sémantique sera réalisée, en utilisant un logiciel d'analyse qualitative qui détecte la récurrence de certains mots clés. Ce travail doit être réalisé dès le début de la thèse et mis à jour régulièrement jusqu'au dépôt du travail final.