Recherche Avancée

Thèse en cours

L'organisation et la pérénnisation de la gestion des connaissances à très long terme dans un écosystème collaboratif de sûreté

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Auteur / Autrice : Nicolas Remond
Direction : Loubna Echajari, Amel Attour
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Systèmes SocioTechniques
Date : Inscription en doctorat le 15/01/2021
Etablissement(s) : Troyes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences pour l'Ingénieur (Troyes, Aube)

Résumé

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Les organisations sont de plus en plus amenées à collaborer entre elles. Cette collaboration, les conduit régulièrement à échanger et à combiner leurs connaissances (Kogut & Zander, 1992). Toutefois, la gestion des connaissances inter-organisationnelles est un phénomène complexe et multi-niveaux (Nonaka, 1994; Garud & Kumaraswamy, 2005) soulevant de nombreux enjeux. Par exemple, quand les connaissances sont détenues par différents acteurs (éloignés géographiquement et cognitivement), l’échange devient préalable à la combinaison des connaissances (Nahapiet & Ghoshal, 1998). Pour les organisations confrontées à cette situation, il est donc nécessaire d’orchestrer deux processus : l’échange et la combinaison. Par ailleurs, lorsque ces organisations sont des organisations à haut risque ou High Reability Organizations (HRO) (Weick & Sutcliffe, 2001) (e. g. industries chimiques), elles ont un besoin vital de préserver les connaissances inter-organisationnelles à très long terme afin de maitriser les risques liés à leurs activités opérationnelles. Elles doivent ainsi mettre en œuvre un troisième processus : celui de la mémoire. La survie de ces organisations dépend alors de deux aspects : comment elles collaborent au sein de leur écosystème (i.e., échangent et combinent des connaissances) pour faire évoluer la sûreté, et comment elles préservent leurs connaissances pour les années à venir. Notre projet de thèse propose d’étudier conjointement les trois processus (échange, combinaison et mémoire) impliqués dans ce contexte. Ce projet étudie le cas d’une organisation évoluant dans le domaine de l’énergie et de l’environnement, et de son écosystème. Il vise à enrichir notre compréhension des processus d’échange et de combinaison des connaissances à très long terme dans un écosystème collaboratif de sûreté. En outre, il permettra de répondre à la demande de l’organisation étudiée (acteur pivot de son écosystème) : la création d’une architecture organisationnelle favorisant ces processus d’une part, et l’élaboration des principes génériques les guidant d’autre part. Notre recherche est conduite dans le cadre d’un projet industriel de recherche liant l’UTT à un acteur industriel. Dans ce projet, l’entreprise cherche à « construire » une architecture organisationnelle facilitant ses processus de gestion de connaissances (l’échange, la combinaison et la mémoire). Dans ce projet, nous menons notre investigation terrain au travers d’une étude de cas qualitative (Eisenhardt, 1989; Langley, 1999; Gehman et al., 2018). Nous étudions ainsi un phénomène organisationnel de gestion des connaissances se déroulant au sein de son contexte naturel, au travers d’un cas d’étude emblématique. Les données principales sont issues d’entretiens semi-directifs et de documents (Langley & Meziani, 2020). L’analyse des données a pour objectif de faire ressortir différents mécanismes explicatifs du phénomène étudié (Gioia et al., 2013). La solution finale (une architecture organisationnelle) sera co-construite en partenariat avec l’acteur terrain. Il s’agit d’une approche de Design Science (Romme, 2003; Van Aken & Romme, 2009; Pascal et al., 2013), où le chercheur contribue à la réflexion autour des problèmes de terrain. Ce projet de thèse vise à produire des contributions théoriques et empiriques selon deux axes de recherche : • Le premier concerne la création et la pérennisation d’une architecture organisationnelle favorisant l’échange et la combinaison des connaissances. Par architecture organisationnelle, nous entendons l’ensemble des dispositifs organisationnels suivants : structures, procédés, « règles », routines, rôles, processus et tâches. Dans le présent projet, l’architecture organisationnelle en question aura pour mission de faciliter l’échange et la combinaison des connaissances, à long terme, au sein de l’organisation étudiée, mais aussi en interaction avec les acteurs de son écosystème : cette architecture s’appuiera ainsi sur leurs spécificités. • Le second concerne les principes génériques d’échange et de combinaison des connaissances. L’objectif de ce projet est de pérenniser les processus d’échange et de combinaison au sein d’une architecture organisationnelle adaptée. Il s’agit donc d’élaborer un certain nombre de principes génériques capables d’être re-contextualisés dans l’action, dans une optique de long terme. Enfin, ce projet de thèse vise des contributions aux champs théoriques autour de la gestion des connaissances, des écosystèmes de connaissances et des HRO. Il espère également apporter une solution concrète aux besoins formulés, dans le cadre de ce projet, par l’acteur terrain et son écosystème.