La responsabilité financière du gestionnaire public
Auteur / Autrice : | Andre luiz Wanderley de siqueira de moura leite |
Direction : | Stéphanie Damarey |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2018 |
Etablissement(s) : | Université de Lille (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des Sciences Juridiques, Politiques et de Gestion (Lille ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Recherche Droits et Perspectives du Droit |
Equipe de recherche : LERDP - L'Equipe de recherches en droit public |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Au Brésil, l'organe par excellence pour le contrôle externe de l'administration publique est le Tribunal de Contas. Une institution dotée de l'autonomie administrative et financière, indépendante, et qui n'est donc hiérarchiquement subordonnée à aucun des autres pouvoirs de la République. Loin d'être un organe auxiliaire du pouvoir législatif, la Cour des comptes brésilienne a pour fonction d'assister le Congrès national, tel qu'établi à l'article 71 de la Constitution, lorsqu'il s'agit d'effectuer le contrôle comptable, financier, budgétaire, opérationnel et patrimonial. Les avancées réalisées ces dernières décennies dans l'Entité Supérieure de Contrôle compétente pour juger les comptes des responsables des deniers publics au Brésil sont indéniables, tant au niveau des critères de nomination de ses membres, appelés Ministres, que dans la reconnaissance de leur pouvoir preventif par la Cour Suprême, tout en passant par un élargissement de ses activités, répondant ainsi aux souhaits de la société du XXIe siècle. En d'autres termes, il est encore nécessaire, mais non suffisant, de contrôler les actes pour vérifier leur conformité à la loi. Évaluer si la dépense publique est légitime et si elle répond au principe d'économie, en vérifiant la relation entre les coûts et les bénéfices générés par une action donnée, ou encore s'assurer que les investissements publics n'entraînent pas d'impacts négatifs et irréversibles sur l'environnement ne sont que quelques-unes des compétences actuelles du Tribunal de Contas. Si l'importance de la Cour des comptes brésilienne dans un état de droit démocratique n'est pas contestée, il n'en va pas de même de son efficacité et de son mode de fonctionnement, notamment en ce qui concerne l'activité de jugement des comptes des gestionnaires publics. Le fait que la Constitution de 1988 ait adopté le modèle d'une juridiction unique a ouvert l'espace à l'émergence de certaines questions concernant le pouvoir juridictionnel de la Cour des comptes brésilienne. L'impasse entre les juristes persiste même après que la Cour Suprême du pays a reconnu l'impossibilité d'annuler les décisions dans le processus des comptes par le pouvoir judiciaire, sauf lorsque la restriction de la défense ou l'absence de la manifestation du parquet espécial tout au long du processus est vérifiée. Il est vrai que, ces derniers temps, certaines décisions de la Cour Suprême n'ont pas permis d'éclaircir définitivement cette question, suscitant des doutes chez les juristes. Un autre sujet qui peut être discuté est l'efficacité du modèle brésilien. Dans quelle mesure les montants des amendes appliquées aux responsables d'irrégularités ont-ils un lien de proportionalité avec les dommages causés et portenaient-ils le caractère pédagogique de la lutte contre l'impunité ? Serait-il possible de dire que le régime de responsabilité financière des gestionnaires publics brésiliens agit de manière équitable, sans faire de distinction selon la position occupée par la personne sous enquête ? Il semble impératif de nos jours de trouver des réponses à ces questions. La création du Tribunal de Contas au Brésil remonte à la fin du XIXe siècle, en 1890, après la proclamation de la République. Malgré cela, on ne peut pas dire qu'il n'y ait pas eu d'influence du modèle portugais dans l'origine du contrôle des ressources publiques au Brésil, même si, depuis lors, les Cours des Comptes des deux pays ont suivi des chemins différents. Au-delà, il apparaît également intéressant de procéder à une comparaison avec le régime français de responsabilité financière du gestionnaire public lequel, en dépit de ses particularités, entreprend de s'inspirer du modèle d'Europe du Sud et en particulier du modèle portugais, pour faire évoluer son dispositif de responsabilité financière. Ainsi, même si l'on sait que les institutions chargée de effectuer le contrôle externe dans ces trois pays (Brésil, Portugal et France) s'insèrent dans des réalités différentes, et que les institutions à la fois façonnent la société et en sont transformées par la société, cela ne nous empêcherait pas de réaliser une analyse comparative de ces trois modèles dans le but d'apporter des réponses pour le cas brésilien.