Thèse en cours

“Faute” d'être soi : attentes et responsabilisation dans les institutions frontalières de la santé mentale - thèse en anthropologie sociale

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Auteur / Autrice : Silvia Rochet
Direction : Grégory SalleLivia Velpry
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Ethnologie
Date : Inscription en doctorat le 31/08/2020
Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences économiques, sociales, de l'aménagement et du management (Lille ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Lillois d'Études et de Recherches économiques et Sociologiques

Résumé

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Cette thèse vise avant tout à approfondir le champ des études en sciences sociales de la santé mentale, en s'intéressant à un domaine relativement peu interrogé par ces dernières : l'addictologie. Dans une démarche anthropologique combinant observation et entretiens ethnographiques, la candidate se propose d'interroger la notion de « responsabilisation », en faisant l'hypothèse que se dégagent des enjeux sociétaux importants dans cette mise en valeur de la volonté individuelle dans les parcours de soins en vue de régler des problématiques de dépendance (à des substances ou à certains comportements). En se focalisant sur deux terrains - deux CTR (Centres Thérapeutiques Résidentiels) du secteur médico-social consacré au traitement en résidentiel des problématiques d'addiction – la recherche visera à interroger les tensions ou paradoxes des injonctions sous-jacentes dans la prise en charge (la responsabilisation des « patients » allant en effet toujours de pair avec une intervention des professionnels), tout en tenant compte du climat de négociation dans laquelle advient cette processualité (il n'y a pas seulement des professionnels qui feraient peser leur injonction sur un usager neutre, mais bien deux acteurs d'un cadre mouvant). Le domaine des addictions s'avèrerait ainsi le champ d'investigation du passage d'une responsabilité morale (étiologique) à une responsabilité pratique, via la mise en place – après la déstigmatisation dont ont été l'objet les consommateurs de substances et l'introduction de divers modes de prévention (réduction de risques) de la part de l'Etat – et la diffusion d'un foyer spécifique de pratiques et de lieux d'intervention en milieu ouvert, où celui ou celle qui vient pour régler/réguler un rapport qu'il considère comme problématique, s'insère dans une dynamique d'investissement personnel, dont il ou elle a l'initiative, et doit garantir des preuves de cet engagement.