Thèse en cours

“Faute” d'être soi : Attentes et responsabilisation en parcours de soins résidentiels de l'addictologie française

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Auteur / Autrice : Silvia Rochet
Direction : Grégory SalleLivia Velpry
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Ethnologie
Date : Inscription en doctorat le 31/08/2020
Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences économiques, sociales, de l'aménagement et du management
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Lillois d'Études et de Recherches économiques et Sociologiques

Résumé

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Cette thèse prend pour domaine d'investigation une discipline récemment institutionnalisée et relativement peu interrogée par la sociologie de la santé mentale, l'addictologie, à travers une enquête portant sur la visée et la fonction sociale occupée en France par le dispositif médico-social des centres thérapeutiques résidentiels (CTR). Ces institutions de soins et d'accompagnement psycho-éducatif proposent sur une durée de plusieurs mois un cadre de vie collectif et un programme de réhabilitation psycho-sociale aux usagers de substances psychoactives ayant une dépendance problématique à un ou plusieurs produits (licites ou illicites) ou à un comportement, tout en exprimant leur volonté de « s'en sortir ». Dans une démarche anthropologique combinant observations in situ et entretiens ethnographiques, la recherche se propose d'analyser les attentes et le travail sur soi produits dans ces centres à l'aune de la notion de responsabilisation. Dans cette perspective, elle fait l'hypothèse que se dégagent des enjeux sociaux importants dans ce choix individuel d'une mise à l'écart et d'une mise au travail dans une institution-support de cette tentative de transformation identitaire. En partant de l'étude comparée de deux CTR contemporains aux styles institutionnels opposés, la thèse met en lumière les convergences existant pourtant sur le plan des objectifs thérapeutiques comme sur celui des pratiques professionnelles. Elles permettent de comprendre le séjour en CTR comme un triple mouvement qui de la volonté de devenir un autre conduit ensuite à la formalisation et à l'imposition d'un devenir adulte et seulement enfin au projet possible d'un (re)devenir soi. Tout en interrogeant les tensions et les négociations qui se jouent dans cette prise en charge contractualisée, nous démontrerons comment les CTR français constituent une institution liminaire, où se déroule une forme de rite de passage à l'âge adulte proposée aux individus qui ne répondent pas de manière idoine aux injonctions d'autonomie et de responsabilité qui incombent aux formes de subjectivations contemporaines.